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Non ce ne sont pas "les gens" qui ont "fait ça". Pas "les gens" qui ont amené le fascisme aux portes du pouvoir. De la même manière que "nous" ne sommes pas responsables de la pollution et du réchauffement climatique.
Les responsables du fascisme, c'est le système de la démocratie de marché - le capitalisme en bref - dont aucun des leviers n'est en nos moyens. Y compris le rituel électoral qui n'est qu'une caisse de résonance, une validation de ce qui est préparé en amont par la propagande, le dispositif communicationnel médiatique, celui des lois et mesures économiques qui nous contraignent à de l'inquiétude, de la précarité, de l'inégalité et qui encadrent la haine de l'autre.
90% des problèmes écologiques sont le fait des entreprises et des gouvernements qui les aident.
C'est pareil pour le fascisme qui vient : 90% sont le fait des politiques. Le vote, cette imbécile blague qui n'est pas de la politique, ne sert qu'à valider ce qui est conçu plus haut, autour, dessous.
Si nous faisions plus de politique : s'occuper de nos affaires locales et collectives, empêcher avec plus de force, construire avec plus de détermination, tenir les politiciens à l'écart, nous défendre... on n'en serait pas là.
Alors on se réveille en se disant que c'est fatal, un mécanisme. Ou bien que finalement peut-être bien que l'étranger et le pauvre y sont pour quelque chose, ou bien que je vais fermer ma gueule pour me sauver les miches. Laisser passer l'orage. Cacher que je suis arabe, juif, ou pauvre, ou pas fasciste. Pas vraiment. Enfin, si peu.
A l'arrivée, l'ordonnancement de la messe est toujours le même : qui commence par des meurtres individuels et des vexations. Qui commence par l'enrôlement des plus pauvres dans des milices, ou dans des services publics pour gagner artificiellement du soutien et des leviers économiques.
Qui continue avec la guerre, des purges, des massacres, des camps.
Qui se termine par une armée capitaliste qui nous sauve, au nom du "monde libre". Des hommes de bonne volonté - des hommes, peut-être quelques femmes - choisi-es parmi les plus Socdem bénissent la fin de la guerre en disant "plus jamais ça" et en mettant en place un genre de Conseil National de la Résistance.
Ça nous rendort pendant trente ans. Trente ans pendant lesquels nous nous disons héroïques d'avoir triomphé du fascisme sans regarder que c'est toujours le capitalisme qui est aux commandes.
Ad libitum et ad nauseam.
Addendum : on ira voter pour "faire barrage". Le PS tiendra sa ligne et ne joindra pas sa voix à LFI, qui sera trop fière, elle, pour se ranger ailleurs que derrière Méluche qui ne saura pas fermer sa gueule. Le PCF de toute façon sert l'extrême-droite : entre super-étatistes, souverainistes, racistes, c'est normal. Faut bien exister.
C'est plié. Sortons les fusils.