"La poésie se chante
Se crie et se soulève"
Instants poétiques 3. Ovale est une association d'une très petite ville de l'Yonne. Créée en 2019, elle reprend son envol après les confinements. Les instants poétiques donnent la parole aux mots différents qui nous font comprendre autrement et plus intensément ce qui se vit aujourd'hui. Le café le Bourgogne lui offre un cadre serein et d'une grande délicatesse. Les deux premiers Instants ont invité Sandrine Malika Charlemagne et l'Arbre à musiques. Ovale a l'immense honneur d'accueillir le 14 juin à 19 h 30 à Saint-Valérien, au café le Bourgogne José Vala. Nous lui consacrons au long de la semaine des articles. Venu enfant en France avec son père, qui fuyait la dictature de Salazar, José Vala est un poète de la migration, de l'exil, porteur de paroles comme il se nomme et non de message. Il écrit comme il le dit dans la langue de l'insoumis. Il chante et s'accompagne à la guitare, Sophie Clancy participe à la lecture.
Pour faire connaissance avec lui un premier poème qu'il lira ce 14 Juin.
Mots exilés
J'écris dans la langue du voyage
Entre mots assourdis et liberté,
Entre marées hautes et naufrages,
Goéland d'ailes vives déployées...
Je chante les foudres et les écrits
Dans la langue tailladée d'orages
Entre éclairs de voix et éclats d'esprit
Lus sur la pesanteur des nuages...
Je chante, je chante
La langue de tous les pays,
J'écris, je crie
Les mots exilés jusqu'ici...
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J'écris dans la langue de sédition
Entre conquêtes et larmes perdues,
Entre chants pavés et incantations,
Migrant en marge du jour avenu...
Je chante l'aphone privé de cris
Dans la langue de l'ombre bâillonnée
Entre murs brumeux et lave de vie
Posés sur les braises de l'exister...
Je chante, je chante
La langue de tous les pays...
J'écris, ici
Les mots rivés entre deux vies...
J'écris dans la langue de l'insoumis,
Entre évasions et chaînes torturées
Entre idéaux sourds et voix endormies
Îlot éperdu de mots délivrés...
.Je chante la fuite de l'exilé
Dans la langue d'un désert repenti,
Entre lave sacrée et souffle coupé,
Sur le chemin traversé par l'oubli...