
L'INJUSTICE
Je trouve dans un texte de Joseph Andras paru le 25 juin cette belle analyse qui me parle tellement que je veux la partager.
"Le vieux Marx a dit un jour du prolétariat qu’il est la classe qui « subit l’injustice tout court » : conservons cette définition, minimale mais opérante, et remplaçons le mot « prolétariat » s’il a perdu de son pouvoir d’attraction. Qui donc subit l’injustice ? Par exemple : ceux qui n’ont pas la possibilité de partir en vacances (et ceux-là sont près de la moitié de la population) et ceux qui se rendent au travail à reculons (et ceux-là sont deux salariés français sur trois) ; ceux dont la rémunération moyenne mensuelle nette est la plus basse (et ceux-là sont ouvriers, esthéticiennes, agents d’entretien, aides à domicile, serveurs, assistantes maternelles ou bien apprentis de cuisine) et ceux dont la mortalité par suicide est la plus élevée de l’ensemble des catégories sociales (et ceux-là sont paysans) ; ceux qui, parce que candidats à l’embauche d’origine maghrébine, ont 31,5 % de chance de moins d’être contactés à « qualité comparable » et celles qui, parce que femmes, occupent plus souvent des emplois à bas salaires ; ceux qui exercent un métier dit dangereux (et ceux-là sont élagueurs, couvreurs, éboueurs, chauffeurs routiers ou bien sidérurgistes) et ceux qui rament au chômage (et ceux-là sont officiellement plus de 2 millions) ; ceux qui dépendent de l’aide alimentaire (et ceux-là sont plus de 2 millions) ou encore ceux qui n’ont pas de toit (et ceux-là sont quelque 300 000). Là est – là devrait être – le cœur battant du camp de l’égalité. « La classe de ceux qui ne comptent pas – dans aucune situation – aux yeux de personne », pour parler, simplement, comme Simone Weil."
L'EVIDENCE
Texte qui s'ouvre sur cette phrase : Avant tout l’évidence : voter pour le très pondéré Front populaire. C’est rien mais c’est beaucoup – freiner l’ascension de la saloperie et, sans doute, sauver des vies. Pour l’heure nous n’avons que ça : un pauvre bulletin qu’on jette comme la première couverture venue sur le feu.
https://www.frustrationmagazine.fr/rassemblement-national-contrer/. Joseph Andras est le nom de plume d'un écrivain français, né Romain Mercier. "De nos frères blessés" obtient le prix Goncourt du premier roman 2016 qu'il refuse ..
La photo, l'un des toutes premières publiées sur ce blog, en mars 2021, La grève des femmes de chambre de l'hôtel ibis.
ET AUSSI, CLARA ZETKIN ET ROSA LUXEMBURG

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Nos anciens avaient quelques idées pour couper le fascisme non loin de la racine. L’Allemande Clara Zetkin : « Cela nécessite que nous allions parmi les couches les plus larges de paysans, de producteurs et de travailleurs agricoles exploités et que nous leur apportions le message joyeux du communisme libérateur. […] Ce dont nous avons besoin, c’est de remodeler nos méthodes d’agitation et de propagande ainsi que notre littérature en fonction de ces nouvelles tâches. Si la montagne ne vient pas à Mahomet, Mahomet doit aller dans la montagne. »

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« Le parlementarisme, loin d’être un produit absolu du développement démocratique, du progrès de l’humanité et d’autres belles choses de ce genre, est au contraire une forme historique déterminée de la domination de classe de la bourgeoisie et – ceci n’est que le revers de cette domination – de sa lutte contre le féodalisme. Le parlementarisme bourgeois n’est une forme vivante qu’aussi longtemps que dure le conflit entre la bourgeoisie et le féodalisme », rappelait Rosa Luxemburg dès 1905.