de Mollie Lehberger
(Cie le Temps du Corps)
Réalisation, vidéographie et montage de Paul Vermeulen.
Scénographie de Jean-Pierre Bastid
« D’un lieu vide de miroirs,
Vide de printemps, d’une cabine sombre,
Espace clos, vide de lumière,
Vide de chants, de la ville sans arbres,
Vide de joie et de fêtes,
Je crie »
Mollie Lehberger présente une performance théâtrale dansée qui évoque la condition de la femme afghane.
L’Oubliée, c’est un être humain du genre féminin, un être inférieur du fait même qu’elle est femme. Condamnée au labeur, bonne à faire, génitrice, contrainte à l’élevage des enfants, obscure, innomée et ignorée, elle est à jamais prisonnière.
CHAMP CLOS
L’espace de la performeuse est limité à un carré de cinq mètres carrés, périmètre fermé par une barrière en carton peint façon acier martelé renforcé par du grillage à poules. La cheville de la femme est cerclée d’une chaîne de fer, momentanément détachée pour que qu’elle puisse exercer sa besogne, mais le cadenas n’est pas loin.
HORS LA VOIX
Encagée avec une existence est sans issue, la prisonnière a la charge de cinq bébés qui envahissent son espace. Ses déplacements sont parfois marqués par des respirations ou des sanglots, elle est restée sans voix.
On peut parfois entendre des sons lointains, voix d’enfants en famille et rumeurs d’un passé révolu. La vie se passe hors champ.
HUIS CLOS
Incarnée par une interprète qui n’est plus de la première jeunesse, l’Afghane, encombrée de ses bébés-poupées, vit un cauchemar personnel et nous plonge dans ses souvenirs. Une mémoire que l’on ne risque pas d’oublier. Son vécu ronge déjà notre futur.