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Billet de blog 9 octobre 2021

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Pour la "journaliste" de l'Yonne républicaine, l'information est une affaire de tri

Un jeune demandeur d'asile a été condamné à 15 années de prison. Une seule journaliste a assisté aux débats, celle de l'Yonne républicaine. Il convient dans ce premier article sur ce procès de revenir sur son attitude car il lui revenait d'informer, elle seule le pouvait. Son attitude et ses articles en disent long sur ce que le public reçoit, et a reçu dans ce cas précis, comme information.

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Illustration 1

En juillet 2016, le département de l'Yonne est devenu lieu de "mise à l'abri" pour les demandeurs d'asile de Calais et de Paris. Mise à l'abri plutôt centre de tri pour expulsion rapide des demandeurs  relevant de Dublin. Le centre d'Auxerre géré par Coallia est devenu l'un de ces "CAO". Atterrée par l'abandon des demandeurs, en particulier le soir, j'ai décidé de poursuivre un accompagnement fait d'aide aux démarches pour les aider à faire valoir tous leurs droits face à l'expulsion et de partage d'une vie quotidienne marquée par l'angoisse. J'ai créé en février 2017 un blog informant sur ce que je vivais, surtout sur ce qu'ils vivaient. Fatiguée, en octobre et novembre 2018, j'allais moins dans ce centre. Le 21 novembre, dans un centre encore plus abandonné, un jeune homme  blessait mortellement un autre résident. Le déroulé des faits montre que ce drame aurait pu/dû être évité. Ce premier article met en lumière comment la "journaliste" de l'Yonne Républicaine informe à charge, contrairement à ce que voudrait la déontologie du métier. (Vous trouverez à la suite de cet article le droit de réponse que me demande de publier l'Yonne républicaine).

http://demandeursdasileen89.over-blog.com/2021/10/un-journalisme-a-charge.pour-la-journliste-de-l-yonne-republicaine-l-information-est-une-affaire-de-tri.html / http://demandeursdasileen89.over-blog.com/search/la%20terrible%20responsabilit%C3%A9/

Le procès d'un demandeur d'asile. Un journalisme totalement à charge. Pour "la journaliste" de l'Yonne républicaine,

l'information est une affaire de ... tri .

"Nous faisons nos choix"

Le procès de ... a eu lieu à un rythme endiablé. Comme il était accusé d'avoir en novembre 2018 blessé mortellement un autre réfugié, le but de ce procès était de déterminer la réalité des faits, le déroulement, de décider de la peine. Selon les conclusions, il encourait des peines très différentes. En trois jours ce qui s'est passé à Coallia en novembre 18 a été expédié, le Président forçant le rythme. Et mercredi à 19 h 30, un tout jeune homme à peine majeur, illettré, isolé est parti pour quinze année de prison ... vers une cellule d'isolement.

La responsabilité de la police et de Coallia n'a pas été jugée (elle est encore plus manifeste, à l'écoute du déroulement des faits que je ne le disais dans l'article à l'époque). Lui seul était présent et lui seul a été jugé.

Le verdict : 15 années pour ce jeune qui ne peut communiquer à cause de la langue et qui est présenté, nous le montrerons dans un prochain article, comme extrêmement dangereux, si dangereux qu'il comparaissait, entouré de policiers lourdement armés et qu'il était déjà maintenu depuis des mois en cellule d'isolement

Une seule journaliste a assisté aux débats, celle de l'Yonne républicaine. Il convient dans ce premier article sur le procès de revenir sur son attitude car il lui revenait d'informer, elle seule le pouvait. Son attitude et ses articles en disent long sur ce que le public reçoit, et a reçu dans ce cas précis, comme information :

Le chapeau de l'article de l'Yonne républicaine de ce jour commence par le Nigérian, tout est déjà dans cette appellation, il n'y a pas dans le box un jeune homme à peine sortie de la minorité, il n'y a pas un jeune dont il faut tenter de comprendre l'origine de l'acte. Il est réduit à sa nationalité, la nationalité d'un pays qu'il a quitté poussé par la pauvreté, et dans un pays, ici, où le racisme est tellement ancré qu'il fait en tout la pluie et le beau temps.

L'article de la veille déjà était entièrement à charge, la journaliste avait déjà porté sa condamnation avec une violence insigne, une violence et une partialité si grande que la direction de l'Yonne républicaine aurait dû intervenir. Continuant ainsi ce qu'avait déjà fait un autre journal de ce groupe de presse, la République du centre (article lui aussi à charge et que les jurés ont pu lire librement).

En lisant aujourd'hui, l'article relatant la journée de mercredi et le verdict, on pourrait penser qu'il n'y a pas eu dans ce procès de défense, qu'il n'y a pas eu de défenseurs. Qu'elle ne les a pas vus, qu'elle ne les a pas entendus. Ils étaient pourtant deux, mais il n'y a aucune, aucune information sur ce qu'ils ont plaidé ni sur les faits, ni sur la personne. Rien n'apparaît dans l'article.

Et même l'avocate générale a été beaucoup plus mesurée que la journaliste, certains de ses mots montraient même une réelle tentative de comprendre le contexte et la personnalité et elle terminait en disant que ce jeune pouvait reprendre sa vie dans la société s'il était soigné et bénéficiait d'activités d'apprentissage! Dans l'article, pas un mot de cela. Seuls sont repris, ceux défavorables au jeune accusé.

Les avocats ont dit, curieux procès où il n'y a pas de témoins ou d'acteurs des faits présents à la barre, pas de parties civiles, et même pas de public (nous avons été en effet en général que deux ou trois personnes).

Et donc pas de journalistes non plus, ou plutôt une journaliste qui n'entend ni ne voit, ni ne rapporte l'ensemble des éléments, mais seulement ce dont elle a décidé de parler.

Vous en doutez! A la fin du procès, je suis dans le hall, elle passe en flèche, elle est déjà à la porte, je lui demande vous êtes journaliste, vous ne souhaitez pas échanger (J'étais la seule témoin de ce procès), elle me répond violemment : non. J'insiste, elle a alors ces mots invraisemblables : nous faisons nos choix.

Cela a le mérite d'être clair, l'information de l'Yonne républicaine est une affaire de tri, pas une question d'information. Et n'existera donc pour le public que la parole d'une journaliste "partisane" et qui le revendique au mépris de la déontologie de son métier.

C'est aussi particulièrement grave.

(Nous allons tenter avec les personnes présentes de donner d'autres éléments à partir de nos notes et pour rompre le mur épais du silence de publier sur mediapart).

voir l'article original sur :  http://demandeursdasileen89.over-blog.com/2021/10/un-journalisme-a-charge.pour-la-journliste-de-l-yonne-republicaine-l-information-est-une-affaire-de-tri.html in CAO Coallia Auxerre 


Vendredi 29 octobre 2021

DROIT DE REPONSE DE L'YONNE REPUBLICAINE

Mediapart me fait part que l'Yonne Républicaine me demande de publier à la fin de mon article un droit de réponse. Le voici :

Illustration 2

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