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Exposition aux Archives départementales "Le temps de la guerre, 1939-1945", 14 octobre 2025 - 31 mais 2027
Pour la première fois depuis longtemps, des portraits et paysages de Robert Liebknecht vont être montrés au public en France. Mes remerciements, ainsi que ceux de Marianne Liebknecht et Michael Janizki, vont aux Archives départementales du Gard qui se sont attachées à rendre possible leur exposition.
L'histoire de ces dessins est à l'image de ce que Hertha et Robert Liebknecht ont vécu sous Vichy et dont témoignent dans la même exposition des documents sauvés en même temps que leur vie par la population de Calvisson et des environs.
Cette histoire commence avec le premier internement de Robert Liebknecht au Camp des Milles en septembre 1939.
Elle reprend en mai 1940, alors que tous les ressortissants du Reich, femmes et hommes, sont appelé.es à rejoindre des camps de rassemblement, elle s'achève avec la fuite en Suisse de la famille. Elle se poursuit cependant dans le secret jusqu'en 1945. Date où les Liebknecht sont rapatriés et retrouvent toutes leurs affaires sauvées par une autre famille, Valérie, Marcel et Alice Arnaud qui non seulement ont donné leur nom pour les faux papiers mais ont veillé sur celles-ci.
Le premier dessin de cette seconde période est emblématique : il est dessiné au stade Buffalo à Colombes, première étape de ce second internement, durant les quinze jours où les hommes de la région parisienne ont été parqués avant d'être envoyés pour certains à Langlade où un camp est organisé en toute hâte.
Emblématique, car il montre cette volonté de Robert Liebknecht de dessiner envers et contre tout. En effet, dans un document de 1945, Robert Liebknecht écrit qu'il a pris ses affaires "les plus sales", "les plus usées" après l'expérience de son premier internement, mais apparemment et malgré tout aussi de quoi dessiner. Ce dessin accompagne son auteur pendant le difficile et long trajet vers Langlade et Calvisson et survivra à ces presque trois ans d'internement. Peut-être était-il dans l'une des deux lourdes caisses envoyées après la guerre de Calvisson à Moissac par les Arnaud et dont ils parlent dans une lettre de 1945.
De cette période à Calvisson et Langlade restent d'innombrables dessins de paysages et plus de 50 portraits.
Les paysages ont les couleurs de la Vaunage, ils sont faits avec les moyens à disposition, plume, crayons de couleur, pastel gras. La sensibilité de Robert Liebknecht à la nature, à la couleur, à la lumière, mais aussi son état d'esprit transparaissent, paysages tout en courbe et nuances ou bien en contraste et intensité, voire nerveusement hachés.
Trois de ces paysages sont montrés à Nîmes.
Les portraits sont quasiment tous en noir et blanc. Ils impressionnent par les regards, l'intensité, l'angoisse mais aussi parfois la bonhommie, le caractère pensif. Chaque portrait, malgré les conditions est achevé et différent. C'est tout l'intérêt de Robert Liebknecht pour l'humain qui s'y exprime.
Les Archives départementales ont choisi la planche de quatre portraits parus dans un journal suisse "Du"
Le vernissage de cette exposition a lieu le 13 octobre à 18 heures aux Archives départementales. Je m'y rendrai et rapporterai des photographies et documents. Je serai aussi ravie de rencontrer à cette occasion des visiteurs de la région.

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