
L'article du 15 janvier était passé inaperçu, aussi je le republie en partie0
L'interprétation de Bowie est magnifique, celle de Hannes Wader, d'un chant que j'aime entonner dans les manifestations, très heureuse. Et Brecht est pour moi l'interprète unique - lire ses poèmes - de nos pensées militantes.
15 janvier 1919, assassinat de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht. Nous avons commémoré, cette année, leur naissance en 1871, comme celle de la Commune. En leur mémoire, en la mémoire de la Commune, parce que les luttes aujourd'hui peuvent beaucoup apprendre de cess combats ... En hommage, chants et poèmes de Brecht.
https://comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com/
Bowie, Brecht, Weill – De la jeune fille noyée – Rosa Luxemburg
1
Après s’être noyée, comme elle descendait,
En allant des ruisseaux dans les grandes rivières,
Alors l’azur du ciel apparut très étrange
Comme s’il lui fallait apaiser le cadavre.
2
Sur elle s’accrochaient les algues, les fucus,
Si bien que lentement elle devint plus lourde.
Les poissons passaient froids sur sa jambe. Les plantes
Et les bêtes gênaient son tout dernier voyage.
3
Le ciel était le soir comme fait de fumée
Et tenait la lumière en suspension, la nuit,
Grâce aux étoiles, mais très tôt il était clair,
Afin qu’elle ait encor du matin et du soir.
4
Lorsque dans l’eau son corps fut tout à fait pourri,
Il arriva que Dieu peu à peu l’oublia :
Son visage, ses mains, pour finir ses cheveux.
Lors elle fut charogne entre tant de charognes.
Auf, auf zum Kampf zum Kampf - Hannes Wader - YouTube
J'aime chanter ce chant lors des manifestations ...
Debout, debout. Luttons !
Nous sommes nés pour lutter
Debout, debout. Luttons !
Nous sommes prêts à lutter
A Karl Liebknecht, nous l’avons juré. A Rosa Luxemburg, nous tendons la main
Il y a un homme, un homme
Fort comme un chêne
Il a certainement, certainement
Déjà connu maintes tempêtes
Peut-être que demain déjà
il ne sera plus que cadavre
Comme cela arrive à nombre de combattants de la liberté
Nous n’avons pas peur, pas peur
Du tonnerre des canons
Nous n’avons pas peur, pas peur
De la police vert de gris
Nous avons perdu Karl Liebknecht
Rosa Luxembourg est tombée sous des mains assassines
Nous avons perdu Karl Liebknecht
Rosa Luxembourg est tombée sous des mains assassines …
(Traduction un peu rapide en ce 15 janvier 2022. D.V.P.)

Brecht a écrit vers 1919 une ballade : De la jeune fille noyée. Il faisait référence à Rosa Luxemburg, assassinée le 15 janvier et dont le corps avait été jeté dans un canal. Cette ballade fait partie de l’oeuvre de Brecht et Kurt Weill: Das Berliner Requiem. Les éléments d’information suivants sont repris du site www.lesamisdarthur.info : Après la première guerre, la jeune république de Weimar souhaite associer les compositeurs au développement récent d’un jeune média, la radio. La radio de Francfort commande donc à Kurt Weill une œuvre destinée à une diffusion en direct. Le prétexte est celui de commémorer les 10 ans de la fin de la grande guerre. Weill en profite pour aussi honorer la mémoire de Rosa Luxembourg, communiste pacifiste cofondatrice du parti communiste allemand, assassinée par les extrémistes de droite en 1918. Composé sur un texte de Bertold Brecht à Berlin à la fin 1928, ce “Berliner Requiem” n’échappe pas à l’époque et à l’angoisse croissante qu’elle génère. Cette petite cantate, car tel est son intitulé exact, pour ténor, baryton et chœur d’hommes divisé en 3 voix requiert un orchestre avec bois, cuivres, une guitare, un banjo, des percussions et un harmonium ou un orgue. Des remaniements successifs expliquent qu’il existe plusieurs versions. La version la plus souvent donnée actuellement est celle publiée par David Drew en 2000. Elle se compose de cinq pièces, la ballade de la fille noyée au morbide très expressionniste, l’épitaphe hommage à Rosa Luxembourg morte coupable d’avoir dit la vérité aux pauvres, les premiers et deuxième rapports sur le soldat inconnu sous l’arc de triomphe, dénonciation crue de l’absurdité de la guerre et un choral d’actions de grâce d’une ironie glaçante et parfois également joué en ouverture du “Berliner Requiem”. Posté le 20 décembre 2014 par comprendreavecrosaluxemburg