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LIRE "LES LETTRES DU FRONT ET DE LA GEOLE"
LETTRES DU FRONT
Dès 1919, en collaboration avec Sophie Liebknecht, l'épouse de Karl, Franz Pfemfert publie des lettres écrites sur le front et en prison (après son arrestation pour la manifestation du 1er mai 1916). Cet ouvrage est traduit dès 1924 en français. La découverte de ces lettres a été aussi importante et marquante que pour celles de Rosa Luxemburg.
Découverte de ce qu'a vécu Liebknecht sur le front comme simple soldat, découverte de sa relation à ses enfants et ce qu'il tente de leur transmettre alors que la mort peut le prendre à chaque instant, découverte de la même poésie, du rapport à la nature que dans les lettres de Rosa Luxemburg, qui témoigne de leur identique sensibilité, découverte du courage immense qu'il a eu pour refuser de tirer alors même qu'il était sur le front. Découverte de la constance de cet engagement contre le militarisme, le nationalisme.
Découverte de ce soldat qui sur le front signait les lettres à ses enfants dans la langue de "l'ennemi" votre PAPA.
Trois extraits qui témoignent de cette constance internationaliste, de sa détermination et de son courage -(https://comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com/):
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21 septembre 1915 Mes chers petits
"Je ne tirerai pas"
C'est aujourd'hui un jour féroce ici, une méchante soirée. Une sortie russe de Riga nous a surpris. Nous établissons maintenant de nouvelles positions dans les lignes les plus avancées. Il fait une fraîcheur aigre. Près de moi, fracas insensé. L'enfer est lâché sur nous.
Je ne tirerai pas.
Adieu très aimés; je vous embrasse aussi ardemment que je vous aime. Au revoir dans neuf semaines. Les meilleurs vœux de
VOTRE PAPA
4 octobre 1915 à son fils Helmi (Wilelm)
"Tuer des hommes, je ne peux pas"
... J'aurais été ici une quinzaine de jours; encore 43 et 45 de plus, c'est-à-dire 6 à 7 semaines, et je me retrouverai parmi vous. D'ici là, sans doute, nous aurons de mauvais moments. Pourvu qu'on ne m'envoie pas en tranchée! Pour le reste, tous les dangers possibles m'importent peu; mais tuer des hommes, je ne peux pas. C'est la fin de tout.
8 octobre 1918 à Sonia
"Je lui explique que je ne tirerai pas, même si on me le commande. On peut me fusiller si on veut ... Je m'étais une fois de plus déchargé de mon fusil. C'est ainsi que je vais au travail, sans arme."
Soudain, la tranchée, nous sautons dedans. Le sous-officier est hors de lui. Je me dispute avec lui - pas méchamment car c'est un brave garçon, tout borné et tout désemparé qu'il est. Je lui explique que je ne tirerai pas, même si on on me le commande. On peut me fusiller si on veut. D'autres me soutiennent. Nous parlons haut. Aussitôt, ca commence à siffler autour de nos oreilles. Les Russes nous ont entendus. Ils entendent chaque tintement de pelle. Je m'étais, une fois de plus, déchargé préalablement de mon fusil. C'est ainsi que je vais au travail, sans arme. Je me sens presque libre ainsi ...
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Pendant ses permissions, Karl Liebknecht se rend au Reichstag!
LIRE DE LARGES EXTRAITS SUR "comprendre-avec-rosa-luxemburg"
EDITION ORIGINALE, 1924 (très belle traduction)
Lettres du front et de la Geôle, 1916 - 1918, traduit par F. Treat et P. Vaillant-Couturier, Edité par Librairie de l"Humanite, 1924.
Sommaire:
Préface de l'éditeur allemand
Quelques notes sur la Vie et sur le Procès de Liebknecht
Sur le Front
Après l'arrestation
Romain Rolland - Janvier rouge à berlin
Manifeste du Parti Communiste d'Allemagne
Karl Radek - A la mémoire de Karl Liebknecht
Karl Liebknecht - contre la privation de liberté
REEDITION, 2007
Aux éditions SANDRE, 2007