« Là-bas dans l’Afrique coloniale allemande, dans le désert du Kalahari blanchissent les os des femmes héréros, qui ont été poussées par la soldatesque allemande vers cette mort de faim et de soif. De l’autre côté de l’océan, parmi les hauts rochers de Putumayo, résonnent, sans être entendus par le reste du monde, les cris de mort des femmes indiennes martyrisées dans les plantations des capitalistes internationaux ».
Die Proletarierin, Sozialistische Korespondenz, N° 27, 5 mars 1914. Gesammelte Werke, Dietz Verlag, P 412. Traduction Dominique Villaeys-Poirré,
Le génocide des Héréros, peuple de l'actuelle Namibie, perpétré entre 1904 et 1908 par l'Empire allemand, a été reconnu ... en 2011.
L'esclavage au Putumayo : https://www.courrierinternational.com/article/2011/01/20/le-genocide-oublie-des-indiens-du-putumayo
Comment des milliers de migrants ont été abandonnés en plein désert avec le soutien de l’Europe - Enquête collective du Monde et de plusieurs autres médias
Une enquête de plusieurs mois menée par « Le Monde », le collectif de journalistes « Lighthouse Reports » et sept médias internationaux révèle comment des dizaines de milliers de migrants en route vers l’Europe ont été arrêtés et abandonnés en plein désert, au Maroc, en Tunisie et en Mauritanie. Par Thomas Eydoux, Cellule Enquête vidéo, Marceau Bretonnier (Motion Design) et Lighthouse Reports.
"Pour éviter qu’ils n’arrivent en Europe, des dizaines de milliers de migrants africains sont arbitrairement arrêtés, puis abandonnés des centaines de kilomètres plus loin, au péril de leur vie. Documentées au Maroc, en Tunisie et en Mauritanie, ces arrestations sont menées grâce au soutien financier de l’Europe et de ses États membres.
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Dans ces trois pays nord-africains, le même processus, ou presque. Des forces de police ciblent et arrêtent collectivement des migrants, la plupart du temps d’origine subsaharienne, qui tentent de rejoindre la Méditerranée ou les Canaries, puis l’Europe. Une fois rassemblés, ils sont ensuite conduits vers des zones désertiques, à la frontière libyenne ou malienne. Commence alors une lutte pour la survie, dans des conditions de vie extrêmement éprouvantes, avec peu d’eau et de nourriture.
Depuis 2015, ces trois Etats africains ont pourtant perçu plus de 400 millions d’euros de la part de l’Union européenne pour la gestion de leurs frontières, par l’entremise du fonds fiduciaire d’urgence, lancé par l’Union européenne lors du sommet sur la migration de La Valette, à Malte, en 2015."