Une asso, un café, une lecture. La Petite ouvrière métisse, S.M. Charlemagne

26 avril 2023, Sandrine Malika Charlemagne lit La petite ouvrière métisse.

Il est 19 h 30. Le cadre est prêt : lumière douce, sur l'estrade, pupitre, chaise haute, à l'arrière le piano. Le café Le Bourgogne et son beau  cadre offre une ambiance intime, chaude et tranquille.

Au mur, l'exposition du mois, les tableaux délicats de Michèle Toutain.

Sur le bar et une table haute, Ovale, l'association qui accueille a préparé le crémant et les sirops, dont un sirop de cassis maison, les amuse-gueules.

Sandrine Malika Charlemagne a fait les réglages d'usage, musique enregistrée de Rachid Taha entre autres et certains textes qui résonneront en alternance avec sa lecture en life. Une belle idée qui enrichit et varie la lecture.

Sandrine Malika Charlemagne s'enroule dans une magnifique et longue écharpe, éclair de lumière bleue dans cet environnement de bois doré. Tout est prêt. Pour ce Premier instant poétique proposé par l'association Ovale, créée en 2019 et qui reprend son envol après confinement.

Il est 19 h 30 et la porte commence à s'ouvrir, co-voiturages amicaux, visages souvent connus de celles et ceux qui permettent et font vivre par leur présence des initiatives comme celle de ce soir, de Thérèse et Bernard de Larbre à musique ou Hervé Legrand magnifique musicien de jazz. Visages inconnus aussi.

Toute la jeune équipe de la librairie Calligrammes de Sens, si indispensable pour chacun.e de nous est là aussi, accueillie par des applaudissement nourris à l'annonce de cette présence

Et à une table près de la petite scène, le réalisateur, auteur, co-scénariste de Dupont la joie, Jean-Pierre Bastid , qui a conduit l'artiste jusqu’à nous.

C'est Jean Asselmeyer, qui présente l'auteure. Il réalise avec Sandrine Malika Charlemagne un documentaire, Deux vies pour l'Algérie, Gilberte et William Sportisse. Un beau travail qui a dû surmonter le confinement, prononcé au moment même du départ prévu en Algérie, les aléas du financement, mais qui approche enfin de son achèvement, il devrait être terminé à l'automne.

La lecture.

La lecture en life s'accompagne de musiques enregistrées, on peut entendre Rachid Taha, Joan Baez, Sacco et Vanzetti repris discrètement par le public, moment émouvant s'il en est, une adaptation de l'hymne algérien, délicate et sensible ... Elle s'accompagne aussi de textes lus comme Je suis la femme qui ..., les regards s'échangent dans le public au rythme des strophes, les mots tissent les liens. L'entrelacement des thèmes, le monde du travail, la pauvreté de celui/celle sans abri dont l'évocation rappelle Prévert, la vie et les souffrances des femmes, les couleurs et parfums des épices, l'évocation du pain, la nuit des utopistes scandés avec force, les poèmes lus avec retenue pour permettre de développer ses propres émotions. Une spectatrice disait après combien elle avait été emportée par les mots.

Après la lecture, nous n'avions pas assez de livres pour répondre aux demandes. Nous avons pris les commandes et ferons dédicacer les exemplaires avant de les transmettre. Et nous sommes resté.es pour certain.es encore longtemps à parler. Ce que permet le café auquel l'association est adossée.

Dans cette mini-ville de Saint-Valérien, grâce aux ami.es d'Ovale et au café, la poésie a fait vivre à chacun.e, il me semble, un moment réellement unique. C'est à cela que servent Ovale et Le Bourgogne.

Merci à Hélène, Kimy, Marie d'Ovale pour leur présence. Merci à Pascal du Bourgogne, merci à Laure pour les affiches. Et merci, merci au PUBLIC.

Dominique Villaeys-Poirré, le 29 avril 2023

Le recueil a été édité aux Editions La rumeur Libre. Commandez-le, faites le commander, cela fait vivre les "petits" éditeurs qui nous publient, les libraires qui nous distribuent.

Faites venir Sandrine Malika Charlemagne dans les lieux que vous connaissez. Soutenez ainsi la poésie, les auteur.es, les intermittent.es professionnel.les du spectacle. Et donnez ainsi à entendre et voir au public ce qu'il ne verrait ni n'entendrait sans nous. Cela crée aussi les liens entre spectatrices/spectateurs comme je l'ai vu encore lors de cette soirée, et les liens sur un territoire, comme pour nous le Nord de l'Yonne, objectif que s'est donné notre association, Ovale

Et comme le dit Sandrine Malika Charlemagne dans un message de remerciement : Que vive la poésie!