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Il y avait peu, voire aucune information facilement disponibles sur ce camp. L'un des innombrables créés à l'époque et pour la plupart tus soigneusement aujourd'hui. D'où l'importance de cet article.
Mémoire de la Vaunage : les heures sombres du camp de Langlade
- Réunion paroissiale de prestataires du camp de Langlade dans la commune de Caveirac.Patrimoine, Caveirac Publié le 15/08/2024 à 05:05 CORRESPONDANT
Alors que l’anniversaire des 80 ans de la libération de Nîmes approche en ce mois d’août, il est crucial de se souvenir des sombres heures de la Vaunage durant la Seconde Guerre mondiale.
Entre octobre 1940 et le début des déportations en août 1942, le sud de la France s’est couvert d’un réseau de lieux de détention, avec des camps d’internement. Moins connu que Rivesaltes, mais tout aussi significatif, le camp d’internement de Langlade a accueilli plus de 200 personnes, dont quatre-vingts juifs.
Contribution à la vie locale
C’est en juin 1940 que le camp des Groupes de travailleurs étrangers 304 (GTE) de Langlade a été mis en place.
Il hébergeait principalement des antifascistes et des communistes allemands ou autrichiens, dont certains s’étaient battus lors de la guerre civile espagnole. À leur arrivée, ces hommes signèrent des contrats de travail avec les habitants de la Vaunage.
Beaucoup logeaient dans des maisons de village fermées depuis longtemps, souvent sans confort. Les internés participaient activement à la vie de la Vaunage. Ils travaillaient principalement dans la viticulture, mais certains continuaient à exercer leurs métiers d’origine : un dentiste, un pharmacien, ou encore un boulanger étaient présents à Clarensac.
D’autres internés travaillaient à la gare de Caveirac, s’occupant du chargement et du déchargement des fûts de vin, tandis que certains avaient même créé une fabrique de savons, un produit très recherché en ces temps difficiles.
Parmi les internés, on trouvait des personnalités importantes avant la guerre dans leurs pays d’origine, comme les peintres reconnus Robert Liebknecht ou Edward Rosenfeld, le journaliste Alfred Lang et l’acteur allemand Carl Heil, premier résistant à la radio contre le régime nazi à qui l’on a prêté des idées socialistes et des amitiés avec des juifs.
Les prestataires étaient bien intégrés en Vaunage, contribuant à la vie locale et tissant des liens avec les habitants. Cependant, en août 1942, ils furent contraints de quitter Langlade pour le camp de Beaucaire, marquant la fin d’une période plus douce que ce qui les attendait par la suite.
Alors que nous commémorons la libération de Nîmes, il est essentiel de rendre hommage à ces hommes et femmes qui ont souffert et contribué à la vie de nos villages dans des conditions si difficiles.
Correspondant Midi Libre : 06 73 52 54 82