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ex-statisticien, ex-informaticien, professeur d'arts martiaux, psychothérapeute et formateur

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Billet de blog 4 septembre 2021

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Les français divisés, les journalistes tétanisés...: 2-0 pour Macron

Les français continuent de se diviser sur le passe sanitaire et l'obligation vaccinale pour tous tandis que les journalistes restent hypnotisés voire tétanisés et continuent d'écrire des articles sans aucune distance critique par rapport à la doxa Pharma-gouvernementale. Macron continue ainsi d’enfoncer allègrement le clou néolibéral dans le cercueil des acquis du CNR.

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Petit résumé de l'intrigue

La musique de la peur entonnée à plein orchestre a réussi son oeuvre. Elle a pétrifié très largement la corporation des journalistes et fait naître autant ou plus de chiens de garde que de complotistes au sein du peuple français. Ses effets sont devenus très difficiles à dénouer car depuis son administration massive initiale on a ajouté assez vite le complément d'espoir pour que nos affolés puissent se raccrocher à quelque bois flottant:  les vaccins !

Cette politique criminelle que j'ai résumée succinctement dans un billet précédent a littéralement fait l'impasse sur presque tous les traitements jusqu'à aujourd'hui, allant jusqu'à interdire la prescription  de chloroquine ou plus récemment d'Ivermectine ou, quand c'était encore possible, à enjoindre les pharmacies à la non-délivrance - sans oublier de promouvoir au passage auprès des médecins hospitaliers le Remdesivir, totalement inefficace et horriblement cher (labo Gilead). Bien entendu les malades ont fini par se réfugier aux urgences quand c'était déjà bien tard, surchargeant massivement le système hospitalier, mourant trop nombreux. Et le peuple s'est vu attribuer par notre metteur en scène national le rôle paradoxal de sauveur de l'hôpital en faisant tout pour ne pas le surcharger: c'est à dire d'abord en évitant d'y aller en restant chez soi avec du paracétamol en cas de maladie, en se masquant quand les masques sont enfin arrivés en tâchant assez vainement de ralentir la contamination, en se confinant ensuite jusqu'au malaise, parfois sans exercice ni lumière, puis finalement, pour ceux toujours animés par la peur, en se ruant vers les "vaccins".

Et maintenant, comme c'était prévisible, le "tout vaccin" touche quelques limites, si même il ne les produit pas plus vite que nature: les variants. Ce qui implique, en toute logique à ce qu'il semble, de vacciner à nouveau les vaccinés et de faire et refaire cette opération de re-vaccinaton autant que nécessaire ; avec ce corona virus extrêmement versatile, autant dire "toujours"! Le tout pour des profits évidemment spectaculaires pour les actionnaires de Big-Pharma. De surcroît sans que cela change grand chose à la contagiosité ni à la contamination pour les vaccinés sauf à diminuer le risque de cas graves et sans que l'on ait rien changé au nombre de lits d'urgence et de réanimation. Décrit ainsi, ce spectacle est hallucinant. Pour  ceux qui auraient du mal à y croire, je conseille d'aller lire le livre très documenté de Xavier Bazin, l'un des rares journalistes à avoir examiné la gestion de cette crise sanitaire de près: "Big Pharma démasqué ! De la chloroquine aux vaccins, la crise du coronavirus révèle la face noire de notre système de santé".

Les retombées ou éclaboussures politiques

Le point central que je ne veux surtout pas oublier avant d'entrer sur le terrain de l'analyse politique, c'est qu'il ne s'agit pas là de simples erreurs ou de tâtonnements d'ignorants. Il s'agit d'une politique dévoyée voire, pour certains de ses acteurs, de délibérément criminelle. Rien qu'en France métropolitaine elle a fait des dizaines de milliers de morts qui auraient dû - auraient pu - être évités ! Je ne crois pas que la fuite en avant de nos dirigeants puisse leur éviter d'être jugés un jour. Mais aujourd'hui tout est trop trouble et trop agité ; l'époque du jugement est encore lointaine...

Cette logique pharmaco-financière, après avoir été soutenue par notre président sans scrupules ni états d'âme, est politiquement utilisée par lui. Et il joue maintenant sur du billard. Divin calculateur, autrement dit "le diabolique" (de dia-bolo: qui divise), notre Tullius Detritus, chef d'état et de gouvernement, est ainsi (presque) miraculeusement devenu le seul rempart des bien-pensants contre "la chienlit". Il a réussi l'exploit de faire se rejoindre frontistes, gilets jaunes, antivax, gauchistes et complotistes de tous poils dans la contestation anti passe. Personne ne s'était risqué avant lui à pousser les mécontents à se réunir car un tel calcul semblait être dangereux: pensez-donc ! Si tous ces gens pouvaient se rejoindre sous une même bannière pour l'élection présidentielle! Car à eux tous, ils sont peut-être la majorité...

Mais, au grand avantage de Macron :

- 1 Souvent ils ne votent pas

- 2 Et ceux qui votent le font sur un très large spectre allant de l'extrême droite à l'extrême gauche. Ils dispersent leurs voix.

- 3 Par ailleurs tous les autres prétendants "sérieux" sont "out"!

Avec une droite traditionnelle en perdition, c'est donc, pour le moment, un atout formidable pour notre diviseur que d'apparaître pour ses électeurs potentiels comme le rempart contre "la chienlit", cette réunion des mécontents. Ces électeurs sont principalement les classes petites et moyennes bourgeoises, bien sûr - celles qui n'ont qu'une toute petite part du gâteau et qui croient encore avoir tout à perdre à prendre des options radicalement critiques. Des électeurs donc qui, malgré toutes les critiques de la doxa qu'ils croisent autour d'eux, n'osent pas franchement croire au cynisme et au dévoiement de leurs dirigeants. 

Hélas, parmi les gens de gauche en responsabilités politiques et syndicales, qu'ils soient écologistes, communistes, cégétistes, mélenchonistes ou socialistes, nous ne comptons aucun leader qui ait encore réussi à s'arracher clairement au linceul de peur jeté par Marcon et ses sbires (Salomon, Véran, Philippe, Castex etc.) relayés en cela par BFM-TV et la plupart des grands médias. Personne donc, dans cette classe de néobourgeois de gauche, pour se réveiller de l'hypnose et de la doxa Pharma-gouvernementales. Tout ce petit monde au contraire de vanter à qui mieux mieux l'importance, l'urgence, la nécessité des vaccins et de critiquer avec zèle la lenteur administrative ou la réticence des français pour aboutir à la couverture totale! On n'aurait ainsi pas assez expliqué les "vaccins", blablabla... Et les voilà - avec parfois avec quelques petits bémols sur la méthode et à l'unisson des leaders de la petite bourgeoisie de droite - de relayer les efforts de Macron et de faire avancer sa barque!

Se réveiller pour investir la démocratie enfin non représentative

Tandis que tous les médias "chiens de garde" continuent de jeter l'anathème sur cette "chienlit" d'antis au prétexte que les uns y côtoient les autres, que les frontistes ou les antivax sont aussi des antipasses, que les antipasses comportent en leur sein des gilets jaunes et bien sûr des frontistes, des antivax et des complotistes... Bref cette petite intelligentsia n'aperçoit pas une seconde ce sur quoi ce refus convergeant des sensibilités pourrait déboucher. Elle ne voit pas qu'il y a chez ce peuple (demos), au delà de la bronca, une envie de cratos (pouvoir), c'est à dire un besoin d'être profondément à la source des décisions qui l'affectent! Elle ne voit pas le Référendum d'Initiative Citoyenne, ne voit pas le tirage au sort comme mode de désignation de représentants révocables. Elle ne voit rien. Ou si, Mélenchon a tout de même vu le besoin de ré-écrire la constitution... C'est encore bien trop peu, bien trop timide! Réveillez-vous ! Car l'enjeu aujourd'hui et plus que jamais c'est de passer d'un régime républicain à un régime authentiquement démocratique...

Ou alors si devait perdurer cette situation d'incompréhension abyssale entre des "élites" maintenant presque toutes envoûtées par la doxa Pharma-gouvernementale et donc enrôlées par Macron, et les actifs et les remuants du peuple, alors une grande partie de cette "chienlit" - les plus dégoutés du système - n'irait pas voter. L'ensemble de la petite bourgeoisie effrayée, ne pouvant mesurer le potentiel de ceux qu'ils vivent comme leurs adversaires, se rassemblerait alors sous l'aile pourtant bien peu protectrice de notre grand diviseur. Pour un dernier set ou un dernier numéro du Marcheur en chef avec le rassemblement national.

Mon pronostic dans ces conditions ? 3-0 !

C'est à dire toute la liberté pendant cinq ans pour Macron de finir son travail de fossoyeur des "trop rigides" acquis sociaux du CNR. Encore un peu plus pour le Capital de ces terribles euphémismes pour les salariés et les sous-traitants que sont la fluidité et la souplesse. Presque tout le monde accroché à son passe-sésame, mendiant au Roi Soleil sa survie. Et, bien sûr, les Compagnies Républicaines de Sécurité (sic!) dans les Doms et les banlieues...

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