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Billet de blog 2 avril 2024

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La Roumanie et la Bulgarie intègrent l'Espace Schengen par la voie aérienne

Le 31 mars, la Roumanie et la Bulgarie ont fait leur entrée dans l'Espace Schengen, mais uniquement par la voie des mers et des airs. Le train n'est donc pas concerné.

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L'Espace Schengen constitue un espace de libre circulation des personnes au sein du continent européen, nommé d'après Schengen, localité à la frontière entre le Luxembourg, la France et l'Allemagne, où les États (à l'époque, la France, l'Allemagne et les trois États du Benelux) ont signé les accords concernés le 14 juin 1985.

La Roumanie et la Bulgarie intègrent l'Espace après la Croatie, qui est y entrée l'an dernier dix ans après son adhésion à l'Union européenne en 2013 ; la quasi-totalité des autres "nouveaux États-membres" (Estonie, Lettonie, Lituanie, Malte, Slovénie, Pologne, Hongrie, Slovaquie et République tchèque) avaient intégré l'Espace Schengen en décembre 2007, moins de quatre ans seulement après leur entrée dans l'UE. A ce jour, seuls deux États-membres de l'UE, l'Irlande et Chypre, restent totalement en dehors de l'Espace Schengen.

Mais pour la Roumanie et la Bulgarie l'abolition des contrôles ne concerne pour l'instant que les moyens de transport aérien et maritime, restriction due aux réserves sécuritaires exprimée par un certain nombres de pays, l'Autriche notamment.

Le voyageur en train, en voiture ou en autocar continuera de subir les contrôles aux frontières de Schengen, pas toujours très agréables... que ce soit en mode routier ou ferroviaire, ce dans un contexte où les temps de parcours ferroviaires pour relier la Roumanie au reste de l'UE sont démesurément longs : pour parcourir les quelque 800 km qui séparent Bucarest de Budapest, capitale la plus proche du reste de l'UE, il faut... 15 heures et 45 minutes en train de jour ; il faut 4 heures à partir d'Arad, ville la plus proche de la frontière hongroise, et 5 heures 30 de Timisoara, pour une distance de l'ordre de 300 kilomètres.

Encore s'agit-il du temps de parcours avec Budapest... pour Vienne, il faut encore rajouter deux heures et demi, pour les autres capitales d'Europe de l'Ouest, inutile d'en parler...

Autant dire qu'hormis pour les ferrovipathes et les amateurs de tourisme lent, le train est complètement hors jeu face à l'avion. Le pays étant membre de l'UE depuis 2007, on peut se demander à quoi diable ont servi les fonds structurels européens - en tout cas, manifestement pas à moderniser le réseau ferroviaire.

Quoi qu'il en soit, l'entrée dans l'Espace Schengen par la voie des airs est un nouvel avantage conféré au transport aérien, dans un pays où le malheureux système ferroviaire n'avait pas vraiment besoin de cela...

Bien cordialement,

Vincent Doumayrou,
auteur de La Fracture ferroviaire, pourquoi le TGV ne sauvera pas le chemin de fer,
Préface de Georges Ribeill. Les Éditions de l'Atelier, Ivry-sur-Seine, 2007.
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