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Billet de blog 16 décembre 2024

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Tapis Rouge (ou sur le trottoir de Matignon)

Si vous vivez quelque chose qui relève de la « distorsion cognitive » ou de « schémas négatifs », ce n'est pas forcément anormal tant est élevé le taux d'informations anxiogènes. Avec Bayrou, c'est le grand retour de la Dette en tant que mère de toutes les angoisses. Je tente ici un désembrouillage en mode la Dette publique et le PIB pour les Nuls.

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Il y a sur cette terre des gens qui s'entretuent ; c'est pas gai, je sais. Il y a aussi des gens qui s'entrevivent. J'irai les rejoindre.

Jacques Prévert

En quelques jours, de la nomination de Bayrou à Mayotte dévastée, de la Syrie de Bachar el Assad à l'exfiltration du dictateur en Russie en passant par la poursuite des tueries à Gaza et des livraisons d'armes à Israël (1), difficile ne pas être pétri d’anxiété et de ne pas ruminer son impuissance… Et voici qu’arrive une nouvelle séquence avec un gouvernement très attendu… au tournant.

C'était un vendredi matin. Pendant des heures, ceux qui attendaient le nom du nouveau Premier ministre, sur France Info ou BFM direct étaient ligotés par un suspense torride : le tapis rouge était déroulé, des brigades de journalistes guettant le moindre signe "sur le trottoir de Matignon", Bayrou était reçu à l’Elysée pour une discussion qui devenait chaque minute plus interminable... La rumeur dit que Macron avait convoqué Bayrou pour lui dire que "ce ne serait pas lui" et qu'il a changé son fusil d'épaule pendant le rendez-vous en écoutant un Bayrou persuasif tendance menaçant... Enfin, la nomination fut, et le renouveau du macronisme nous arriva en la personne d’un fringant septuagénaire.  

Nous voici donc sous la gouverne du célèbre Béarnais. J’en entends qui boudent ou qui s’énervent très fort contre un nouveau coup de force de l’Elysée. Pourtant, dans notre France tri-divisée, (et une fois écarté d’un geste jupitérien l’idée de laisser la gauche faire une politique de gauche) qui d’autre serait allé en pareille galère après Barnier ? Qui, chers camarades écolo-sociaux, aurait pu tenter de tenir ce qu'il reste de navire Macron-compatible sinon quelqu’un proclamant de pouvoir parler avec tout le monde, surtout à droite, certes mais qui n’exclue pas non plus l’idée de taxer un peu les très très riches. Je vous prie de noter, en préalable, qu’en terre macronienne, cela frise le changement de régime… ou la déviance. Ce n'est pas Lucie Castet, nous sommes bien d'accord, et nous sommes tout aussi d'accord sans doute que nous arrivons à des sommets dans l'obstination élyséenne. Mais c'est bien ce réel là qui préside pour l'heure. 

J'attire cependant votre attention sur le fait que nous sommes rendus à un épisode qui promet d’être tout à fait haletant : d’ici à juin où le président Macron récupérera sa capacité de dégoupiller sa grenade et de redissoudre l’Assemblée, ou, comme on l’entend de plus en plus supputé, être contraint à la démission, bien des coups de théâtre sont imaginables.

Mais parlant théâtre, commençons par les 3 coups qui annoncent le début d'une pièce. Car, face à cette France scindée en 3 tendances électorales  assez résolument opposées, il nous fallait au moins un premier ministre triphasé. Peut-être parce que je vous soupçonne d’avoir séché sa déclaration lorsque Barnier lui a refilé la patate chaude, je l’ai écouté pour vous. Je vous confirme d'abord que son argumentaire était bien en mode ternaire. 12 minutes de discours, un petit papier dans la main avec ses notes et 3 temps / 3 thèmes à décliner : comme les 3 petits cochons, les 3 % du PIB de déficit autorisés par Bruxelles, les 3 vœux du génie, les 3 Mousquetaires, le chiffre 3 marche toujours bien dans les récits. Enfin arrivé sur le bon tapis rouge, le vieux routier de la politique a décliné les 3 obsessions qu'il compte ériger en boussole : son premier temps a consisté à rappeler son principal mantra, quasi existentiel depuis son entrée en politique en 1978 : lutter contre le démon Déficit de toutes ses forces et couper de son glaive sans trembler tout ce qui ressemblerait à du gras d’Etat. 

Son deuxième temps était dédié à une très fameuse coupure : solennellement, notre nouveau Premier Ministre s’engagea à faire férocement gaffe à ne pas aggraver la béance entre « les gens » et ceux qui sont un peu plus égaux que les autres, tous ceux qui "se tiennent dans les sphères du pouvoir"; sa formule était assez floue pour qu’on ne sache pas bien s’il évoquait le pouvoir financier, celui des préfets, des chefs-d’établissement de lycée ou de collège, ou encore celui des maires dont le budget censuré de Michel Barnier prévoyait d’amputer sévèrement les marges de manœuvre sans faire trop de chichi; mais en bref, cela pouvait se résumer par : maintenant ça suffit ces privilèges politiques que ne supportent plus « les gens » il va falloir que ça cesse et que les élus descendent de l'Olympe et se rapprochent... des gens. 

Enfin le troisième temps se résuma à peu près cette autre grande promesse : prenez acte d'une grande résolution, nous allons maintenant faire très gaffe à ce que chacun ait accès à l’opportunité de pouvoir gagner quelque chose de bon dans la vie grâce à la République méritocratique. Un engagement résolu en faveur de Sainte Méritocratie, avec qui il entend tout de même être ferme, puisqu'elle devra dorénavant être impartiale et récompenser ceux qui bossent dur, surtout s’ils viennent des campagnes les plus reculées ou des banlieues les plus sinistrées.

Alors, cher.e camarade écolo-social.e, je te demande : qui ne souscrirait à telle intention…? L’argent public dépensé avec mesure et rigueur, un soin particulier vis à vis des décrocheurs électoraux et des pauvres qui ne croient plus dans le politique mais qui doivent avoir le droit de réussir. Qui ne dirait « j’adhère » à une telle feuille de route si simplement exposée sur cette table à trois pieds ?

Et voilà que presque ébloui par un tel trépied, a soudainement surgi un doute : une des trois jambes de la table ne serait-elle pas parfaitement vermoulue…? En lieu et place de faire porter l'enjeu sur les recettes récemment évoquées par Ruffin dans un autre triptyque (Recettes, Retraites, Pépettes), il commençait au contraire par une mise en garde sur notre tendance à être une nation outrageusement dépensière : l’insoutenable transmission d’un déficit, que dis-je, une sorte de trou noir dévorant, voilà ce que nous sommes en train de léguer à nos enfants. 112 % du PIB… 3200 milliards d’euros… L’inondation a envahi la cave et le Rez-de-chaussée, elle s'attaque maintenant au premier étage et menace tout l'immeuble.

La dette… avec le camarade Aleveque on était presque fiers de nous il y a quelques années. Après la 5ème édition de la Fête de la dette et après la sortie d’un livre quasiment best-seller (2), on avait l’impression que les politiques n’osaient plus trop faire de la dette l’alpha et l’oméga de leur discours désormais plutôt porté sur le « pouvoir d’achat », la lutte contre les grands-remplaceurs islamisés, ou pour monter d’un nouveau cran l’exigence de sécurité et de télésurveillance … et puis il y a eu aussi le quoikilencoute… ce relaxant-stimulant moitié lexomil moitié amphétamine démontrant que quand l'Etat souhaite investir beaucoup en situation de crise intense, c’est possible. La preuve fut alors administrée que lorsqu’on craint quelque chose très fort on peut trouver les capacités d'investir très fort. 

Avec tout ça, en quelques années, le « attention, à cause de la dette, on va tous mourir si ça continue » était devenu un peu has been. Pire, l’argent ne coûtait pas trop cher, et en France, à condition de ne pas compter parmi les pauvres, on pouvait emprunter assez facilement. Faites de la dette c’est bon pour tout le monde. C’était il y a quelques années, cela paraît une autre époque, et emprunter n’est plus si bon marché.

Il faut cependant reprendre les mêmes lunettes correctrices et les mêmes prescriptions garanties 100% déconomistes mais relativement sérieuses quant à l’enjeu de sens et l'exigence de comprendre un minimum les proportions de ce dont on parle. 

Chers camarades écolo-sociaux, lorsque vous aurez face à vous, ces prochains temps, des ministres expliquant que Barnier exagérait certes un peu mais que l’on va devoir faire presque pareil, en taillant un peu moins les budgets publics, en privatisant différemment, et en ayant recours au Plan (n’oubliez pas que notre ami Bayrou était Haut-commissaire au Plan il y a peu), voici quelques arguments qui pourront aider à ne pas laisser dire n'importe quoi. En particulier à ceux qui filent la célèbre métaphore du bon père de famille dont le premier devoir est de ne pas plomber ses enfants en s’endettant comme un dangereux junkie de l’emprunt ou de la dépense irrationnelle. 

Commencez par donner un ordre de grandeur et établir la quasi équivalence entre la dette actuelle de 3200 milliards d’euros et le PIB annuel de la France qui est lui aussi autour de 3000 milliards. Arrondissez à 3000 et 3000 pour faire un compte rond et simplifier le raisonnement au maximum. 

Faites alors le comparatif dont tous les économistes un peu sérieux disent qu’il vaut mieux éviter de le faire, parce qu’un État n’est justement pas du tout comme une famille. Parce que l’Etat peut renégocier la dette alors qu’une famille n’aura que rarement ce loisir face une banque à moins que cette famille s’appelle Mulliez ou Dassault ou Bouygues. Et puis l'Etat, ce sont toutes sortes de choses qui relèvent du bien commun, ce qui appartient à tous, donc, la comparaison avec la gestion du "bon père de famille" est globalement difficile à tenir parce que ce ne sont pas franchement le même arc de préoccupations. Mais faites le quand même, jouez le jeu de l'image du bon père de famille. Pour être un chouïa moins paternaliste, prenez une mère de famille monoparentale avec un enfant à charge en garde partagée.

Demandez alors à votre interlocuteur d'imaginer que cette mère de famille gagne un salaire ni très bas ni très haut, par exemple 2000 euros net mensuel (ce qui fait 24000 euros par an). Elle rembourse également un emprunt qui lui a permis d’obtenir l'appartement qu'elle a acheté à crédit… cette mère de famille dispose donc d'un patrimoine, par exemple un appartement de 240 000 euros (soit 10 fois son revenu annuel). Elle vit dans une ville où les bus sont gratuits, où l’eau potable, en régie municipale, n'est pas chère, son enfant, qui a été à la crèche, bénéficie à présent d'une scolarité quasi gratuite, les rues sont en bon état, les poubelles sont ramassées par une entreprise municipale qui trie intelligemment les déchets. Ses frais de santé sont remboursés grâce à un vieux truc imaginé par des résistants pendant la seconde Guerre mondiale. Elle a accès à des chaînes de télévision et des radios publiques de bonne qualité, les jardins communaux procurent les légumes bio pour les cantines scolaires à bas prix, des agriculteurs municipaux s'occupent des potagers de la ville, les forêts alentours sont entretenues par des agents publics qui fournissent du bois, la piscine est gratuite pour les chômeurs et à prix accessible pour tous... Il y a même un cinéma public où les places sont à 5 euros. J'arrête la liste un peu trop belle pour être vraie, mais qui existe pour de vrai si l’on associe différentes expériences municipales réellement en activité.

Imaginez alors que pour avoir accès à tous ces biens communs, tout cela soit explicitement conditionné à une dette sociale du montant de son salaire annuel. Là, ce serait donc 24 000€. Une année de ce qu'elle gagne. Or, si vous y regardez bien, le PIB, c'est justement une année de tout ce que les Français.e.s génèrent comme création de richesse comptabilisée en euros. Tout est compté ou presque, le trafic de drogue ayant été estimé et intégré au calcul de notre fameux PIB. Le bénévolat lui, ne compte pas. On devine certes qu’il existe fortement mais le PIB ne lui confère aucune valeur. Bref, tout ce dont nous bénéficions de public (éclairages, bibliothèques, agence pour l'emploi et services sociaux inclus), cela représente un an de rémunération de chaque habitant en âge de travailler, qu’il soit salarié, auteur, chômeur indemnisé, fonctionnaire ou actionnaire.

Avec un tel patrimoine et des services publics qui permettent d'être soigné presque gratuitement et d'avoir droit à une retraite, il pourra alors apparaître qu'à part le risque d'être placée sous anti-dépresseur à force d'entendre tant de bêtises et de folie humaine, il n’y a au fond rien d’absolument affolant dans la situation de cette mère de famille. Elle pourra même avoir le droit d'être qualifiée de personne gérant sa vie comme une "bonne mère de famille" même avec une dette sociale de 24 000 euros...

Oui, objecterez-vous, mais attention, contrairement à cette mère de famille qui paie ses traites et s’acquittera un jour de ses créances, la dette publique de la France, elle, ne cesse d’augmenter (l'Etat rembourse environ 50 milliards d'euros annuels au titre du service de la dette c’est-à-dire un peu moins de 2% des 3000 milliards de PIB en 2024). Certes. Et là, on entrerait dans d'autres subtilités sensiblement plus complexes si on aborde ce qui permettrait de se libérer raisonnablement de cet endettement. Il faudrait aussi parler de la dette des ménages, ou de celle des entreprises, ce qui rendrait plus difficile de rester simple.

Mais si la comparaison avec le bon père ou la bonne mère de famille est intéressante, c'est parce qu'elle permet de revenir à une échelle humaine, de se donner une idée de la nature du risque encouru par nous en tant qu’Etat français, et aussi de ce que nous nommons "niveau de vie" ou "richesse". Vous aurez remarqué que je n’ai pas pris comme exemple un.e salarié.e au Smic ou un.e allocataire du RSA ou une personne isolée locataire… J'ai pris l'exemple d'une famille dotée d'un - petit - patrimoine.

Or, la France comptent parmi les pays qui ont un gros patrimoine, tendance, très très gros. Si elle était rapportée à une seule "famille", on pourrait dire que ce serait une famille tout à fait riche. Dans cette évocation, à la louche, de la richesse de notre pays, je n'évoquais pas jusqu'ici le patrimoine privé (en chiffrant ce que vaut le patrimoine immobilier ou des entreprises), ni l’épargne des Français.e.s, ni de la fortune cumulée des 147 milliardaires français. Non, filant la métaphore du « bon père de famille », je ne parlais que de l’Etat français (ce pénible père tout endetté), pour faire observer qu'il dispose à lui seul d’un patrimoine formidablement conséquent malgré la vente à la découpe opérée depuis 40 ans au nom de la "réduction de la dette" : cherchez par exemple à estimer à combien pourraient se chiffrer les biens publics dans tout le pays, en y incluant les forêts, les mairies, les médiathèques, les universités, les lycées, les barrages, les musées, les forêts, les infrastructures énergétiques ou encore les autoroutes. 

Si l'on considère à la fois le versant « public », mais aussi le patrimoine privé, l’épargne, les biens immobiliers des Français pris dans toute leurs largeurs, alors d’un coup, les "pauvres enfants" endettés de ce pays ne coïncident pas exactement avec la réalité des enfants pauvres de ce même pays. L'endetté de "30 000 euros à la naissance" qu'est le petit bébé français apparaît alors comme dépositaire d'une richesse énorme, qui tient notamment aux infrastructures publiques, aux services publics, aux biens communs non encore privatisés. Certain.e.s, évidemment, cumulent cela avec une situation familiale encore plus nantie. Cela n'atténue pas la nécessité de dénoncer les discours culpabilisants et coupeurs de budgets publics qui tiennent le haut du pavé dans la plupart des grands médias et des discours de politique de droite.

La gauche parle de produire et répartir autrement les richesses. Notre nouveau Premier ministre parle de « réconcilier la France », tiraillée en effet, entre des groupes très hostiles les uns aux autres. Et aussi entre différentes classes sociales qui ne sont pas du même côté du mur de la richesse et du patrimoine.

En clair, on se moque toujours aussi violemment de nous en invoquant la dette et en la rapportant au fonctionnement de l’Etat et aux nécessaires dégraissages pour réussir à être de "bons pères de familles". Cela permet d’être dans une communication anxiogène, d'inciter à traquer les feignants de chômeurs, et d’empêcher tout imaginaire d’une vraie politique de gauche qui consisterait à bâtir un tout autre modèle de développement économique, écologique et social. Car alors, on évoquerait la nécessité, tout au contraire, d’un immense investissement public nécessaire dont l’Etat serait garant : celui qu’il faudrait d’urgence concevoir et mettre en œuvre s’agissant d’investissement sur le long terme dans nos hôpitaux et la formation de nos soignants, dans la recherche, dans la justice, dans les transports publics, l'éducation, le traitement des déchets, l'extension des terres dédiées à l'agriculture ou encore l'eau potable, grande cause parmi les grandes causes. 

Cette confusion porte aujourd’hui le nom d’un personnage plutôt débonnaire, suffisamment tenace pour s’être hissé au sommet de l’Etat en dézingant patiemment les moqueries et qui est profondément marqué par la figure d’Henri IV. Un homme qui se rêve en réconciliateur de plusieurs France ennemies. Réconciliation… ? Chiche ? Se référer à Henri IV en 2024 ? Pourquoi pas... et si, en effet, on faisait monter le niveau de tolérance, comme l’a fait celui qui a imposé l'édit de Nantes accordant des droits aux Protestants et mettant fin, en 1599, à la huitième guerre de religion sur le sol français ?

Chers camarades écolo-sociaux, je suis ouvertement partisan de tout faire pour diminuer les chamailles et nous accorder sur quelques grandes priorités publiques. Peut-être en commençant par ne pas mystifier à propos des comptes publics et dire les choses avec quelques principes énoncés aussi clairement que le 1-2-3 soleil proposé par notre nouveau Premier ministre.

On pourrait même peut-être compter jusque 5 points sans trop compliquer les choses : 1- voilà ce que l’Etat recueille pour l'heure comme recettes (c'est relativement complexe mais tout à fait accessible); 2- voilà ce qui doit être payé pour faire fonctionner correctement les services publics et les renforcer partout où il y a des manques criants (ces services qui n’ont par définition pas la rentabilité pour but); 3- voilà ce qu’il faudrait investir sur le moyen-long terme pour engager une action écologique et sociale proportionnée ; 4-voilà où nous allons trouver l’argent nécessaire pour faire cet investissement et 5- voici les bénéfices collatéraux qui risquent d'être engendrés dans les années qui viennent si l'on investit dans une dynamique impliquant un maximums de citoyen.ne.s.

Parce que construire de nouvelles voies ferroviaires, créer des services de proximité, rouvrir des écoles et des théâtres, cela génère non seulement ce qu’on appelle le lien social mais aussi des salaires, des impôts, des gens qui recourent à des biens et des services et produisent de la richesse. Particulièrement à l'heure où le grand enjeu est celui du passage à une société du soin, plus solidaire et porteuse d'exigences qualitatives multiples se démarquant d'une société de maltraitance, du chacun pour soi généralisé et de la production quantitative au moindre coût.

Sur cette base, je veux bien parler de toutes les réconciliations que vous voudrez même avec François Bayrou et sans trier parmi les parlementaires. D’ici là, il semble nécessaire de passer un bon coup de désembrouilleur sur le maniement technocratique des données presque exactement comme le font les mentalistes : en détournant nos attentions et en nous faisant croire en quelque chose qui relève pourtant objectivement de l'illusion. 

Vincent Glenn

décembre 2024

(1) un appel à cesser toute livraison d'arme à Israel peut être signé ici

(2) On marche sur la dette, co-écrit avec Christophe Alévêque, aux éditions de La Martinière (2015), réédité en format poche en 2016

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