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Billet de blog 3 mai 2020

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Quelle serait la fête idéale post-confinement ?

Parce qu'on en a sûrement tous un peu besoin, je voudrais vous inviter à rêver la fête. Quelle serait la fête idéale post confinement ? Comment nous était représenté jusque là, la fête désirable dans l'imaginaire collectif ?

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Parce qu'on en a sûrement tous un peu besoin,  je voudrais vous inviter à rêver la fête. Quelle serait la fête idéale post confinement ? Comment  était représenté jusque là, la fête désirable dans l'imaginaire collectif ? La fête idéale, enviable, comme elle nous serrait déssinée dans un film mainstream serait sans doute une fête "sélect", dans laquelle les invités sont triés sur le volet. On y verrait des corps féminisés à l’extrême, mis au régime sec, sur talons hauts et robe haute couture qui viendrait souligné l'appartenance à une classe supérieure (qui sous-entend bien sûr l'existence d'une classe inférieure). D'autres, tous uniformisés dans leur costards trinquerait au champagne tandis que loin d'eux, certains n'ont toujours pas l'accès à l'eau potable. 

On se représente aisément cette fête se tenir après une cérémonie des césars, une où l'on aurait récompensé sciemment un violeur devant des femmes qui auraient eu le courage de parler quelques mois plus tôt. On imagine aussi plutôt facilement comment cette fête pourrait se terminer par l'achat de jeunes femmes pour l'unique plaisir de quelques vieux hommes blanc.  Une fête où tout s'achète. Une fête de l'argent et de l'exploitation.

Étant donné où les idéaux de ce monde nous conduisent, il est urgent de créer de nouveaux modèles désirables. Que la honte ou la peur de ne pas avoir assez, soit moindre comparée à celle d'avoir trop. Pour y songer, faut il encore qu'on nous rende le temps  qu'on nous a jusqu'ici volé. Celui au travail, à enrichir les quelques un qui font la fête. Cette fête qu'ils veulent pourtant que l'on désire. Mais est-ce vraiment ce genre de festivités auxquelles on veut participer ? Est-ce vraiment cette fête qu'il faut envier ?

Moi, j'imagine une fête qui se tient dans un champs éclairé par des petits lampions, rythmée par une musique jouée par des musiciens amateurs venus pour le plaisir de jouer ensemble. A cette fête, on n'hésite pas à chanter à tour de rôle, il n'y a pas de scène. Il y a une grande table généreusement garnie de mets simples apportés par chaque convive, le fruit des récoltes de leurs jardins. C'est une fête où l'on n'a pas peur que d'autres s'invitent, car il n'y a rien à voler, tout à partager et recevoir. On ne s'est guère soucié des apparences, d'ailleurs on ne distingue pas les sexes, puisque les gens sont habillés ou maquillés en dépit des normes de genres. Les plus audacieux se sont confectionnés un déguisement, et on admire les rois de la récup et les trouvailles d'imagination. La table et les bancs sur lesquels on s'installe n'ont pas été achetés à ikea en sans contact mais conçu maladroitement par des mains inexpérimentées,  avides de savoir faire. Le résultat est bancal mais fièrement original. 

Peut-être que même au fur et à mesure que la nuit avancerait, certains corps se rapprocheraient, sans échange monétaire mais pas mal de caresses. Je rêve d'une fête où l'on célèbre le vivant et la chaire plutôt qu'un système mortifère. Il est temps de déplacer le désirable dans nos imaginaires.

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