...car il s'agissait bien de cela au cours de ce monologue lénifiant, qui n'aura finalement accouché que d'un mot, le "compromis", assorti de l'adjectif "rapide" : c'est probablement tout ce qui fallait attendre de cette grossesse nerveuse !
C'est en réalité tout l'art de l'esquive mais à "la fin de l'envoi", le peuple peut inévitablement "toucher"...
Le pari est donc pris du choix de l'épreuve de force, de l'affrontement du pouvoir bourgeois et de ses technocrates avec la France des "atlantes et des cariatides qui portent tout le poids humain"*, un bras de fer spéculant sur la lassitude ou l'inertie populaires au démarrage de cette nouvelle année, qui amène les révoltes et les espoirs de millions de gens...
Pourtant, depuis le 17 novembre 2018, puis dès le 5 décembre 2019, les moutons noirs, jaunes et rouges ont récusé Panurge, se sont manifestés dans les ronds points, sur les places, dans les rues ou dans les gares pour crier leur colère et hurler leur mal de vivre dans une société faite par les nantis pour conforter les privilèges de cette France d'en haut, confite dans son arrogance et certaine d'incarner la modernité.
C'est pourquoi elle a coopté un jeune banquier diplômé pour sa course de chars en espérant qu'il tiendra fermement les rênes de l'attelage.
Le charlatanisme reste un exercice périlleux, même lorsqu'il est crépusclaire.
Il veut "l'unité nationale" ; il l'aura, mais elle se fera...contre lui.
Je nous souhaite l'insolence et la rébellion.
Bonne année à la France d'en bas !
* Victor Hugo