Cette année encore, hormis la CGT qui s'est associée avec la FSU, SUD et l'UNSA, les syndicats manifesteront dans le désordre pour célébrer un "premier mai unitaire à dimension européenne pour le progrès social".
En effet, cette "journée internationale de solidarité des travailleurs" (et non pas un 1er mai "fête du travail" comme l'avait voulue Pétain) est devenue aujourd'hui un rituel sans grande signification. Une journée qui tourne à vide...
Pourquoi ?
Pour la raison principale que le monde du travail est désormais obéré par le phénomène du chômage de masse que le patronat observe avec intérêt (et sans doute avec une certaine satisfaction) dans la mesure où la raréfaction des offres d'emploi permet de dissuader toute revendication sinon toute contestation.
Avec la complicité d'un gouvernement social-libéral qui agite pour se justifier le drapeau du dialogue social qui, le plus souvent, se résume à de la COM ou plutôt à un dialogue de sourds comme dans la sidérurgie lorraine.
Dans ces conditions de stérilité sociétale et syndicale, il n'est pas étonnant que le 1er mai soit un jour pluvieux et gris, dénué de cette espérance que la délégation de FO va sempiternellement chercher devant le mur des Fédérés...
Pour enfoncer le clou, une des petites chaînes du satellite (Ciné-Classique) a programmé ce soir "L'homme au complet blanc"* d'Alexander Mackendrick, une fable féroce sur la connivence patronat/syndicat, un film jubilatoire admirablement interprété par Alec Guiness.
Pour ma part, je préfère "Sur les quais" d'Elia Kazan ou "Adalen 31" de Bo Widerberg.
* The Man in the White Suit" (1951)