...car il s'agit bien de cela, c'est à dire de l'indépendance du pouvoir judiciaire, même si le justiciable a occupé les plus hautes fonctions de la République.
En l'occurrence il faut reconnaître que nous sommes en présence d'un cas bien particulier du dysfonctionnement de la gouvernance sommitale avec un personnage qui a accumulé toutes les fautes institutionnelles, toutes les forfaitures, toutes les prévarications, toutes les ignominies...
Un homme qui, à l'instar des empereurs de la Rome décadente, s'est comporté comme un caïd de banlieue, un parrain mafieux, un voyou comme l'avait appelé Jean-François Kahn.
Et le glaive de la justice républicaine vient de le frapper fort de manière légitime car ce politicien véreux est la honte de notre pays !
Mais cette affaire (qui n'est pas terminée puisque les juges doivent encore examiner le financement libyen de sa campagne présidentielle) nous révèle la maladie congénitale de cette République bourgeoise, issue de la camarilla versaillaise de 1871 et de la stratégie politique d'Adolphe Thiers*, qui s'est aggravée avec la constitution gaullienne de 1958 en créant un régime néo-monarchiste sur un faux-semblant de démocratie.
Ainsi, tant que tous les pouvoirs resteront concentrés dans les mains d'un seul personnage, jouissant d'une totale impunité pendants cinq ans, la nation sera tributaire de la politique des oligarchies ayant coopté un homme ou une femme-lige, voire d'un Caligula dont il faudra supporter toutes les facéties plus ou moins triviales...
"Casse-toi, pauvre con !" avait-il jeté, méprisant, à un ouvrier qui le contestait.
La chute de l'icône Sarkozy devrait dessiller les yeux.
Votons pour un pouvoir collectif !
* la république des "honnêtes gens" ne peut être que conservatrice !