On serait légitimement en mesure de s'étonner du bellicisme affiché de François Hollande. Mais si l'on prend le temps de relire un peu notre histoire depuis la Révolution de 1789, on comprend mieux le réflexe guerrier sinon l'addiction militaire de cette gauche qui n'est pas la gauche.
En effet, dès 1791, les députés Girondins qui se sentaient incapables d'affronter les problèmes sociaux posés par la chûte irrémédiable de la féodalité et la fin probable de la royauté, se sont déclarés partisans de la guerre contre les monarchies européennes. Ils espéraient ainsi que ce bouleversement serait en mesure d'apporter une légitimité nationale au nouveau régime qu'on allait instaurer en France. A savoir une monarchie constitutionnelle à l'anglaise.
Ainsi Brissot, Vergniaud (et aussi Condorcet) poussèrent-ils Louis XVI a "déclarer la guerre à l'Empereur d'Autriche, au roi de Hongrie et de Bohème", qui n'était autre que son beau-père. On connait la suite...
On retrouve ce fantasme girondin tout au long du XIXe siècle (avec Cavaignac et les radicaux de la "République des ducs"), puis au XXe siècle avec le "socialiste" Viviani qui est Président du Conseil lorsqu'éclate la guerre de 14/18, avec Daladier en 1939, puis avec Guy Mollet qui va prendre la décision d'expédier le contingent en Algérie ; il poussera même le bouchon guerrier jusqu'à la désolante aventure de Suez.
La social-démocratie française actuelle s'inscrit donc naturellement dans ce sillage. Elle préfère guigner vers une gloriole de 14 juillet plutôt que de s'attaquer courageusement aux véritables réformes sociales.
Le prestige de l'uniforme ?