Car ce qui se passe aujourd'hui en Catalogne est non seulement l'événement le plus important de la décennie, mais aussi et surtout le symptôme d'une véritable renaissance, avec l'intrusion sur la scène européenne d'une nouvelle force que l'historien-anthropologue Emannuel Todd pourrait nommer "la famille-région".
La "Sagrada Familia" serait-elle l'ex voto cathartique de l'oppression étatique ?
En effet si le mouvement "indépendantiste" catalan arrive à briser le carcan réactionnaire de l'Etat espagnol, un grand souffle de liberté va parcourir le vieux continent, contestant le verrouillage des pouvoirs nationaux, remettant en cause la sacro-sainte bureaucratie de Bruxelles aux ordres des oligarchies financières sous hégémonie allemande.
Dans cette optique optimiste d'une évolution émancipatrice, nous pouvons compter sur l'aveuglement du roi d'Espagne - aussi obtus qu'un Charles X ou un Adolphe Thiers - et aussi sur l'incorrigible suffisance des grands argentiers et des managers qui tirent les ficelles.
Mais en l'occurrence, la révolte catalane a le soutien des capitalistes de Barcelone : nous ne sommes plus en 1937 !
Dans mon précédent billet où j'évoquais quelques précédents historiques, je me permettais d'affirmer que l'autonomie était sans aucun doute l'un des leviers les plus puissants pour faire bouger les hommes...
Cette terre d'Espagne qui a su faire plier la grande armée de Napoléon, qui a farouchement combattu le sinistre franquisme, est le berceau libertaire de l'émancipation.
No pasaran !