Il y a quatre-vingt ans, Paris était le théâtre d'une des pages les plus sombres de notre histoire contemporaine : il me semble opportun de le rappeler.
Comme je l'ai déjà rapporté dans mon billet relatif à la manif "jour de colère"*, cette convulsion de la IIIe République n'est pas sans similitude avec la situation politique d'aujourd'hui...
Mais si dans cette nuit froide du 6 février 1934, éclairée par la lueur rougeoyante des autobus incendiés, se profilent les ombres de Hitler et de Mussolini ainsi que les silhouettes des futurs acteurs de la Révolution nationale de Vichy, le fond de l'air du temps, le 6 février 2014, est coloré de ce bleu marine qui est en train de submerger progressivement notre pays.
En effet l'émeute anti-parlementaire de l'entre deux guerres était due à la prise de conscience d'un déclin français, dans le sillage de la grande crise de 1929, avec une montée inexorable du chômage, une vie politique marquée par les scandales financiers et un pouvoir exécutif mou et impuissant. Un pouvoir radical-socialiste issu du succès électoral du Cartel des gauches incarné par Daladier qui n'était ni radical ni socialiste...
Aujourd'hui, alors que l'économie chancelle et que la société, bouleversée par la crise, voit s'effondrer ses valeurs traditionnelles, l'ambiguité des formations politiques dites de gouvernement crée un profond malaise et détermine un processus de décomposition.
Ainsi la moindre rumeur lancée par "les réseaux sociaux" devient-elle vérité d'Evangile et allume-t-elle toutes les mèches des bombes qui risquent de faire exploser la maison.
Présence du passé ?
* cf mon billet intitulé "l'odeur nauséabonde du 6 février 34"