Ce vieux débat né avec la Révolution française puisque les élites bourgeoises qui en ont retiré les bénéfices, n'ont fait que reprendre toutes les règles centralisatrices installées dans la gouvernance de l'Etat par la monarchie absolue, est en train de resurgir aujourd'hui avec le problème corse qui vient d'émerger de manière institutionnelle suite à la victoire électorale des indépendantistes et des autonomistes.
Il est bien évident que la République bourgeoise française de 2018 est dans l'incapacité absolue de satisfaire les revendications corses, sauf à jeter quelques os à ronger afin de tenter de calmer les esprits...mais si l'on se veut prospectif, si l'on désire se projeter dans l'avenir du XXIe siècle, il convient d'examiner sérieusement le bien fondé de ces cahiers de doléance.
En effet, qu'est-ce qu'une nation "une et indivisible" ? C'est un pays, le plus souvent désuni, traversé de courants pour la plupart antagonistes, parcellisé en communautarismes voire en ghettos, à qui l'Etat impose l'unité.
Cette unité est toujours factice, contrainte, imposée. Elle ne peut se maintenir que par la force, c'est à dire par le corset d'une bureaucratie officielle. On lui donne toujours plus qu'on 'en reçoit.
Sa formulation pourrait être : un Dieu, un Roi, un Président, une Loi ! Car l'unité est un vieux concept biblique, qui provient d'une fausse idée de la création. Elle repose sur cette fable d'un couple unique, sorti des mains de Dieu. D'où il suit en effet, que tous les hommes étant les créatures du même Dieu, la même loi convient à tous, et que tous doivent la subir !
Or s'il m'est permis de repousser de Dieu de la Bible, de ne pas obéir à la discipline chrétienne ou jacobine, pourquoi m'imposeriez-vous de croire au code Napoléon, et d'obéir à vos règlementations arbitraires sur la propriété, le travail, le commerce, etc...
L'estomac corse ne se laisse imposer aucun régime, y compris celui qui a été inventé par l'un de ses enfants.
Un jour, Corsica sera autonome.