...de la même manière qu'en 1834, Alexis de Tocqueville appréciait la révolution communale des "Trois glorieuses" contre la restauration du pouvoir absolu et insupportable de Charles X : "C'est dans la commune que réside la force des peuples libres. Les institutions communales sont à la liberté ce que les écoles primaires sont à la science ; elles la mettent à la portée des peuples ; elles lui en font goûter l'usage paisible et l'habituent à s'en servir. Sans institutions communales une nation peut se donner un gouvernement libre, mais elle n'a pas l'esprit de la liberté."
Aujourd'hui où la verticalité autoritaire de la Présidence de la République risque d'orienter le régime vers une monarchie absolue, ce ne sont pas les quelques trublions du Palais Bourbon ou l'organisation de grandes manifs de rues qui vont être en mesure de s'opposer avec efficacité aux oukases du pouvoir ou aux "lettres de cachet"...
Selon une tradition qui remonte au Moyen Age, la seule manière de contrer la puissance féodale du seigneur est l'action commune décidée par un groupe d'intérêts ou bien par une collectivité territoriale.
Pourquoi ? Parce que les justes et bonnes décisions naissent souvent dans un terreau collectif et non dans le cerveau d'un autocrate, fût-il ancien élève de l'ENA.
"Faire disparaître la notion d'autorité et de gouvernement pour y substituer celle du droit et de la souveraineté directe et inaliénable du citoyen", comme l'avait écrit en 1871, Gustave Lefrançais, instituteur, membre de la Commune de Paris.
A ce propos l'exemple de l'accueil des réfugiés est éclairant lorsqu'on peut comparer l'attitude sociale et bienveillante de Madame Hidalgo vis à vis de ce problème avec celle, administrative, inhumaine et cassante de Monsieur Collomb face à la tragédie calaisienne. Et pourtant Monsieur Collomb a été maire d'une grande ville (Lyon) mais, devenant ministre de l'intérieur, il a immédiatement "viré sa cuti" en technocrate jacobin, tributaire de cette pyramide d'un Etat centralisé qui est le trait commun entre Louis XIV et Emmanuel Macron.
La seule façon d'envisager une résistance réelle au rouleau-compresseur de la haute bourgeoisie bien-pensante (et réactionnaire) est l'organisation d'un maillage communaliste, depuis le moindre village jusqu'aux quartiers des grandes agglomérations.
Le communalisme est révolutionnaire car il peut changer les mentalités.
L'insoumission.