...mais qu'on ne se méprenne pas sur la signification de ce billet, qui est loin d'esquiver l'extrême compassion de son auteur pour toutes les infortunées victimes de cette effroyable tragédie !*
Les victimes d'un désastre, qui vient de pulvériser une grande cité du proche orient, que j'ai visitée jadis et que j'ai aimée, et dont je conserve en moi les images pittoresques et chaleureuses de ses habitants, la plupart francophones...
Mon insolence vise aujourd'hui un Président en bras de chemise, qui prend un bain de foule dans la ville-martyre sous les objectifs des photographes et des opérateurs de télévision, afin de profiter de l'occasion pour réaliser une superbe et grandiose opération de communication.
La politique-spectacle poussée à un degré inouï de l'affichage de la sensiblerie officielle, rendue exacerbée par l'énormité des circonstances !
Comme si à l'instar du général de Gaulle à Londres, au micro de la BBC en 1940, tous les chefs d'Etat français allaient rechercher à l'étranger, un sacre d'empathie et l'adhésion populaire qu'ils n'avaient pas trouvés chez leurs compatriotes...
Le sauvetage des infirmières bulgares pour Sarkozy, la lutte contre le terrorisme africain pour Hollande, l'apocalypse libanaise pour Macron : ah que la générosité française est belle et sublime lorsqu'elle s'exprime et s'exalte en dehors de notre pitoyable hexagone !
Quant à la faillite politique du Liban, frappé de corruption, de clanisme économique et financier, de déliquescence démocratique, elle ne peut pas être la cible d'un redresseur de torts estampillé par la bourgeoisie française ni d'un Zorro libéral ...
Le peuple libanais est un peuple souverain : il lui revient de choisir et de décider.
Avant de prêcher, il faut prendre son miroir, et s'y regarder.
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