Ainsi les élus et cadres du PCF, réunis samedi, ont-ils refusé majoritairement de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour la prochaine élection présidentielle, au risque de déstabiliser leur leader, Pierre Laurent, qui s'était prononcé en faveur de l'animateur de "La France insoumise".
Pourquoi ? Essentiellement parce que le système électoral nécessite des alliances de deuxième tour et qu'il est impératif de jeter dès maintenant une passerelle vers le PS (même moribond) si on veut conserver son siège de député ou un mandat municipal : en fait, les délégués du PCF ont déjà anticipé la victoire élyséenne de la droite, et n'ont d'autre objectif que de "sauver les meubles" aux législatives qui suivront...
En déclarant sa candidature hors partis, Mélenchon avait fait la preuve qu'il respectait la problématique gaulliste de l'homme seul se présentant devant le peuple ; cette courageuse attitude démocratique lui vaut d'ailleurs des chiffres de sondage encourageants.
Mais "la force des choses" semble devoir contrarier son initiative dans la mesure où elle est incompatible avec le système.
Un système imaginé et mis en place pour que se maintiennent au pouvoir les clans qui se sont formés au sein de la bourgeoisie. Une bourgeoisie où se cooptent les "élites" par le truchement de la comédie des "primaires" et par tous les petits arrangements du jeu des influences. Pour faire des politiques à peu près semblables (Hollande = Juppé = Valls = Fillon = Ayrault = Lemaire = Sapin = Pecresse, etc)
Afin de conforter les oligarchies, maintenir les profits et, subsidiairement, de rassurer "les honnêtes gens".
Le corps électoral qui ne voit dans ces magouilles qu'un libre exercice de la démocratie représentative, est convié pour la grande messe des urnes et s'étonne, face aux résultats, de constater qu'il a sempiternellement reconduit les mêmes !
Elections, trahison ?
Dénégation.