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Billet de blog 7 décembre 2012

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Les hauts fourneaux du désespoir

Les larmes d'Edouard Martin, délégué syndical CFDT des sidérurgistes de Florange, marqueront probablement la fin de la confiance que "le peuple de gauche" avait accordée à François Hollande le 6 mai 2012.

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Les larmes d'Edouard Martin, délégué syndical CFDT des sidérurgistes de Florange, marqueront probablement la fin de la confiance que "le peuple de gauche" avait accordée à François Hollande le 6 mai 2012.

En effet, malgré toutes les promesses et tous les "engagements", Arcelor-Mittal, en se retirant du projet Ulcos (captage et stockage de CO2), vient brutalement de jeter le masque et condamne à la fermeture définitive les deux hauts fourneaux de Florange.

Voilà donc l'issue tragique de ce bras de fer entre ces magnifiques "porteurs de feu" comme les appelle Lavilliers et le géant froid, implacable et rapace de l'acier mondial.

En se rangeant aux côtés des thuriféraires de "la concurrence libre et non faussée", le pouvoir social-démocrate a choisi une fois de plus la voie du social-libéralisme pour "redresser la France". En réalité, en abdiquant devant Mittal, il a non seulement fait le plus mauvais choix économique mais il a surtout cassé irrémédiablement le lien (ténu) qui existait encore entre les citoyens et le pouvoir politique : comment ne pas prendre cette affaire de Florange comme étant l'histoire d'une immense tromperie ?

A supposer qu'il s'agisse d'une politique fondée sur le sacro-saint réalisme (comme le prônait hier soir Manuel Valls sur France 2 avec sa "gauche efficace"), il est proprement ahurissant que le pouvoir ait laissé croire aux sidérurgistes qu'il était disposé à nationaliser alors qu'il n'en avait nullement l'intention et qu'il ait autorisé un ministre (Montebourg) à s'engager personnellement dans cette voie, quitte à le désavouer ! Avec, en prime, la face de Carême du premier ministre pour annoncer la couleur...

Dans un article pertinent publié dans le dernier numéro de "Politis", Michel Soudais propose cette conclusion qui fait froid dans le dos : "Ni le caractère stratégique de la production d'acier ni le non-respect par Arcelor-Mittal de ses engagements précédents n'ayant paru suffisants pour justifier d'une nationalisation de l'entreprise, on voit mal quelles circonstances justifieraient d'y recourir à l'avenir. Le gouvernement a déposé une arme de plus sur l'autel du pouvoir de la finance. De plein gré."

Les yeux pour pleurer.

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