...car il faut hélas bien admettre aujourd'hui que les étranges lucarnes de France-télévision sont accaparées par le souci de faire de l'audience grâce au divertissement plus ou moins trivial voire vulgaire ou au simple remplissage mercantile...
Qu'est devenu ce merveilleux outil médiatique imaginé jadis notamment par Jean Frapat et porté à incandescence par Jean-Christophe Averty ?
Aux pionniers inspirés de l'ORTF avait succédé une génération de passeurs mus à la fois par le désir de communiquer et le noble souci de la pédagogie : de Jean Prat à Stellio Lorenzi , et de Pierre Desgraupes à Bernard Pivot (en passant par Claude Santelli et Michel Polac), où sont en 2024 les animateurs d'antenne capables de nous passionner pour la littérature, la science et l'art ?
En dehors de France V qui s'efforce d'être encore une "chaîne de la découverte et du savoir", les autres supports du service public ont vite sombré dans la braderie et le faux semblant.
Y aurait-il encore des professeurs aussi éloquents qu'Alain Decaux ou Henri Guillemin ? Et non pas des bateleurs ou des charlatans qui feignent de venir nous parler d'un passé qu'ils évoquent comme des perroquets...
Car la naissance et le développement exponentiel de la télévision a suscité la vocation de la fonction de passeur, c'est à dire de personnalités capables de sensibiliser, de faire comprendre et de faire aimer la connaissance à un large public !
Ce rôle essentiel des passeurs a d'ailleurs était reconnu et entériné par les cahiers des charges des diverses sociétés de l'audiovisuel émanant ou contrôlées par l'Etat.
Le formatage technocratique des médias, qui sont désormais sous l'emprise du commerce, est un déni de culture.
Et le déni de culture est un déni de démocratie.