Ce qui restera sans doute le plus du sillage de Michel Polac dans notre histoire récente, c'est sa capacité à porter le débat sur la place publique, en toute liberté et en toute insolence.
Avec "Le masque et la plume" (co. François-Régis Bastide) et surtout "Droit de réponse", cet homme de lettres intelligent et cultivé a eu le courage de défier la bien-pensance télévisuelle pour faire entrer, dans chaque foyer français, la contradiction et la contestation.
Il a été en quelque sorte un écho sulfureux et tonique de Mai 68.
On se souvient encore un peu du "Messieurs les Censeurs, bonsoir !" de Maurice Clavel. Mais on se souviendra encore plus longtemps des empoignades invraisemblables de "Droit de réponse" (avec l'équipe de Charlie Hebdo ou à propos de Pétain) qui ont soudain porté le petit écran au niveau d'un théâtre de la rue. D'un spectacle vivant, bien vivant.
Notre télévision de 2012 nous parait bien plate et bien fade à côté des riches heures de Michel Polac !
Une démocratie repliée sur son conformisme ou sa bien-pensance est une société verrouillée.
La hurle !