"Les XXIe siècle sera mystique ou ne sera pas" aurait dit André Malraux ; à en juger par ses treize premières années, il serait plutôt le siècle des eaux réchauffées du capitalisme décomplexé et triomphant.
En effet, le néo-cynisme est devenu le maître-mot de notre époque, accompagné de calcul égoïste, d'arrogance et de cruauté implacable.
Que ce soit à l'Est où le nouveau tsar de toutes les Russies n'hésite pas à s'afficher avec ostentation dans ces Jeux dits Olympiques qui rappellent assez facheusement ceux d'Hitler en 1936, que ce soit à l'Ouest où règne Wall Street, ce temple de la sacro-sainte finance internationale, avec les traders qui pointent leurs kalachnikovs sur toutes les économies à mettre en coupe réglée...
Dans son édito du dernier numéro de "Marianne", Jacques Julliard a beau dire "Il souffle en Europe un vent mauvais, celui du repli sur soi, du nationalisme à tête de boeuf", le fiel ultralibéral, le mépris des relations humaines, la férocité des comportements de classe dominent toute l'actualité et empuantissent l'atmosphère. Ce qui pourrait justifier à la rigueur cette référence au discours de Pétain, celui du 12 août 1941 ("le vent mauvais").
Mais si aujourd'hui les peuples éprouvent le besoin de se replier sur eux-mêmes, c'est évidemment pour tenter de se mettre à l'abri afin d'échapper à l'onde de choc du cynisme libéral qui est en train de ravager la planète : catastrophe économique et anéantissement écologique.
A l'instar de la marionnette de la "World company" des Guignols de l'info, faut-il se contenter d'en rire ?