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Billet de blog 9 avril 2018

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Quand l'Etat perd la raison...

Dans un article flamboyant de lucidité, Christian Salmon a épinglé "l'affaire Sarkozy" comme étant "la mise en examen d'un régime" : je crois qu'il a touché là non seulement l'une des causes de la décrépitude de notre démocratie formelle mais il a aussi condamné sans appel la république bourgeoise qui s'est construite sur les cadavres et les ruines de la Commune.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Car il serait temps d'en prendre conscience, bientôt quelque cent-cinquante ans après le massacre de la Semaine sanglante (21 au 28 Mai 1871), la monarchie républicaine dont nous sommes les sujets, est à bout de souffle.

La verticalité du pouvoir d'Etat, qui dissuade ou exclut tout débat d'opinions et qui confère au chef suprême une main mise à peu près totale sur la gouvernance du pays, est un risque majeur pour la vie démocratique d'une nation tributaire de la mondialisation et engluée pour le moment dans un carcan européen sous influence des oligarchies financières..

Ainsi l'Etat s'arroge-t-il le monopole de la "raison" afin de justifier son pouvoir absolu : la raison d'Etat, arme absolue de la verticalité.

Pris au jeu du syndrome réformiste, saisi de la frénésie du "vite fait, bien fait", Emmanuel Macron est en train d'embarquer la France dans un train fou, faisant fi de tous les aiguillages et grillant tous les feux rouges : s'il ne déraille pas, ce rapide risque de terminer sa course en pulvérisant les butoirs de son terminus.

Lorsque l'on fait l'indispensable retour en arrière pour examiner le quinquennat de Nicolas Sarkozy, on se rend bien compte avec dégoût que cet Etat centralisateur qu'il manipulait à sa convenance et au profit exclusif de son clan, n'a été que l'instrument des forfaitures qu'il a commises et que le souci du "bien public" est resté aux abonnés absents. C'est un comportement qui peut rappeler celui de Louis XVI...

En effet, quelle différence existe-t-il entre un monarque fuyant pour rejoindre l'ennemi mais qui fut coincé à Varennes sur Argonne, et un Président qui a été cherché de l'argent pour se faire réélire à Tripoli auprès d'un dictateur ?

Si la Justice est suffisamment indépendante pour juger Sarkozy, elle fera le procès de la "république bourgeoise" et de son obsession régalienne qui lui donne plus l'allure d'une autocratie que celle d'un gouvernement du peuple par le peuple.

Aujourd'hui où l'Etat, sous raison américaine, cherche son deuxième souffle, le seul antidote au jacobinisme exacerbé de la société française est entre les mains des associations, des syndicats et du pouvoir régional et communal.

Une "mosaïque populaire" autonome et mutuelliste.

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