...ce qui m'oblige à poser cette question : comment celui que Marceline Loridan appelait affectueusement "mon galopin communeux" a-t-il pu accepter cette invitation, qui n'est autre qu'un traquenard doré ?
Autrement dit, comment l'homme qui vient de déclarer que "nous n'avons pas la conscience lucide que nous marchons vers l'abîme" a-t-il pu donner une suite favorable à cette opération démagogique et politicienne, conçue comme étant un jalon précurseur de la prochaine campagne électorale des présidentielles ?
Par ailleurs, il ne s'agit pas d'un hommage national posthume à des personnalités populaires mais une célébration de la fête-anniversaire d'un vivant !
Et là se pose un dilemme, inhérent à la pseudo-république qui nous administre et gère notre citoyenneté : existe-t-il la possibilité d'un consensus républicain au sein d'une société déchirée par la lutte des classes et fracturée par les communautarismes ?
Cette interrogation est aussi valable pour ce qui concerne le comportement électoral, dans un système qui est verrouillé par la Constitution de la Ve République.
Alors, peut-on jouer à être "le président de tous les Français" lorsqu'on est l'homme-lige des classes possédantes et le factotum du grand capital ?
Il faudrait évidemment connaître le point de vue intime de l'admirable philosophe centenaire à qui j'ai consacré l'un de mes précédents billets, que j'admire et que j'aime, et à qui je souhaite néanmoins un excellent anniversaire...
Ce sera mon hommage à sa "pensée complexe".
Jean A.Chérasse