On se souvient sans doute des remarquables images de Léni Riefensthal tournées à Berlin par la cinéaste allemande durant les Olympiades de 1936*. Elles voulaient être "un hymne à la force et à la beauté de l'homme" ; elles étaient aussi et surtout des images de la propagande nazie.
Aujourd'hui où on se plait à croire et à espérer que toute intention raciste a disparu de ce type de manifestation, elle doit se dérouler dans l'esprit cher à Pierre de Coubertin. Tradition pacifiste et idéaux de l'éducation physique nés à Olympie.
Mais les Jeux Olympiques se heurtent à un autre écueil, né (et accentué) par la mondialisation des images : l'exaltation des nationalismes puisque la compétition oppose les nations les unes aux autres. Et, renforcé par les "commentaires" des présentateurs, ces nationalismes frisent souvent le chauvinisme pur et simple, ce qui est en contradiction avec l'éthique olympique.
Par ailleurs, ce n'est pas encore tout à fait le cas mais nous nous en approchons inéluctablement, la manifestation constitue un terrain rêvé pour le commerce et la publicité des marques. Ce qui, à terme, transformera tous les athlètes en hommes-sandwich.
Entre le gouffre de la propagande politique et le gouffre de la publicité, le sport arrivera-t-il à rester "un art par lequel l'homme se libère de soi-même" ** ?
*film en deux parties : "Fest der Völker" - "Fest der Schönheit" (Olympia film)
** Giraudoux