En dehors de la classe politique qui est trés majoritairement issue de la bourgeoisie, tous les rouages décisionnaires de l'Etat sont aux mains de représentants des mêmes milieux aisés tant et si bien que "la République perd son sens au coeur même de l'Etat" comme le faisait fort justement remarquer Christian Delarue, dans son blog le 17 avril 2012.
Nous assistons ainsi à une confiscation des pouvoirs par la même classe sociale : la bourgeoisie.
Que ce soient les "élites" formées par les grandes écoles ou bien les "commis" cooptés par les partis politiques, le peuple français reste tributaire d'aréopages de même nature, avec les mêmes intérêts et aussi sans doute, les mêmes crispations.
Tant et si bien qu'une dissociation du social et du sociétal ne peut qu'aboutir à un accroissement des inégalités et partant, au sentiment général que l'injustice est un phénomène naturel, une fatalité.
Cette "bourgeoisie d'Etat", installée vaille que vaille par les Thermidoriens en 1794, a su conserver les rênes du pouvoir en récupérant à son profit les révolutions de 1830 et de 1848. Et en déchaînant une répression féroce et absolue contre les Communeux en 1871.
Il faut bien reconnaître qu'après Robespierre, la Commune était un épouvantail pour "les honnêtes gens"...
Au XXe siècle, les dynasties bouregoises ont réussi à se couler dans le moule des aspirations sociales et politiques en jetant quelques miettes à un prolétariat sans cesse enfumé par les mirages de la société de consommation, les religions et la communication publique.
Avec la République bourgeoise, elles semblent avoir trouvé leur point de non retour.
Du passé peut-on vraiment faire table rase ?