Ce pourrait être la paraphrase d'une célèbre chanson de Georges Brassens ; ce fut en tout cas, ma réaction après la prestation de Jacques Attali au cours de l'émission C politique...
En effet, l'ancien conseiller spécial de François Mitterrand, récupéré un moment pas Nicolas Sarkozy, est venu donner à la télévision un cours magistral dont il a le secret : comment mettre fin à la dégringolade économique en sortant de la crise.
Ainsi le surdoué de l'intelligentzia, adoubé par Polytechnique, les Mines, Sciences Po, l'ENA, docteur en économie...bref une des plus grosses têtes de la France d'en haut (celle des élites) a-t-il fait son grand numéro d'expert, d'une voix susurrante mais sur un ton catégorique.
Comment se fait-il qu'on puisse laisser de côté un tel puits de sciences, une telle masse de thérapie politique et de salutaire prospective ?
Distribuant bons points et mauvaises notes aux uns et aux autres, celui qui a désormais l'ambition de devenir chef d'orchestre, observe sur son Aventin les efforts désordonnés, incomplets et sans doute vains de la gouvernance Hollande, un homme pour lequel il éprouve néanmoins de la sympathie et qu'il avait fait entrer à l'Elysée comme chargé de mission, dans les années quatre-vingt.
Il en profite pour rappeler que Sarkozy a échoué parce qu'il n'a pas suivi ses conseils, Sarkozy un "homme honnête dont je suis resté l'ami".
Interrogé sur l'essentiel, le gourou distille de vieilles recettes, celles du libéralisme et celles du réformisme administraif. Pas de quoi fouetter un chat.
Jacques Attali, écrivain prolifique (65 essais !) est à l'évidence une belle mécanique intellectuelle mais il me semble tout à fait étranger aux aspirations populaires et il me parait, surtout, dans l'incapacité d'imaginer une ligne politique pour rénover la démocratie française.
Affublé d'un gigantesque ego, il pourrait se référer à l'oeuvre maitresse du philosophe Pierre Lachièze-Rey :
"Moi, le monde et Dieu".