C'est ainsi que les mots "gauche" et "socialisme" viennent d'être désormais confisqués par les thuriféraires de la république bourgeoise afin de pouvoir présenter à l'opinion publique un paysage conforme à son intérêt supérieur : le maintien de ses privilèges par la cooptation d'un pouvoir politique aux ordres sinon par une équipe toute à fait complaisante.
Ainsi, pour évoquer la désignation du candidat du parti socialiste à l'élection présidentielle, on ne parle que des "primaires de la gauche", ce qui est parfaitement aberrant puisque les deux principales personnalités qui auraient pu s'y mesurer, Macron le libéral et Mélenchon l'insoumis, n'en font pas partie et poursuivcnt, chacun de leur côté, une campagne d'explications.
Ainsi, la rue de Solferino continue à fonctionner sous le vocable "socialiste" lorsque ce parti "cahuzacien" a renoncé depuis longtemps à toutes les nobles valeurs politiques, morales et humaines qui sont attachées à ce mot.
Ainsi la république bourgeoise, issue du sang du prolétariat parisien en 1871, n'a pas renoncé à cette triade républicaine dont la Ve République a confirmé qu'elle restait sa devise, avec la constitution de 1958 : où est la liberté quand la pauvreté et la précarité augmentent sans cesse ? où est l'égalité quand s'accroît chaque jour davantage, l'écart entre les patrons et les travailleurs ? où est la fraternité quand la xénophobie et le racisme post-colonial sont les miasmes de l'air du temps ?
La première qualité requise pour qu'un homme politique soit digne d'être mandaté par ses concitoyens est de respecter le sens des mots.
C'est la première exigence de l'histoire, sinon elle n'est que boniments ou fariboles...
NB/ le mot qui suit "hold-up" dans le dictionnaire d'Alain Rey est l'adjectif "hollandais" ; ce n'est sans doute qu'une pure coincidence.