En effet, comment peut-il venir exhiber une mine satisfaite et plaider non coupable lorsqu'au début d'un quinquennat qui aurait du être auréolé par le combat contre l'injustice sociale et la régénération démocratique de l'Europe, il disposait pour cela de tous les pouvoirs (Elysée, Assemblée, Sénat, Régions) et qu'après sa dernière année d'exercice, il n'a laissé que des ruines fumantes ? De qui se moque-t-il en essayant de masquer le bilan de son quinquennat calamiteux ?
Car il s'agit bien de cela, même si la gouvernance Hollande n'a été après tout que du "chiraquisme molletiste"...
"J'ai réduit les inégalités", glapit le "capitaine de pédalo" alors que mon successeur est en train de les creuser !
Il oublie simplement de reconnaître sa responsabilité personnelle car il a montré à l'ancien banquier qu'il avait recruté sur les conseils de Jacques Attali, qu'un homme dit "de gauche" pouvait parfaitement s'entendre avec le patronat et collaborer avec la bourgeoisie d'affaires : l'exemplarité de cette connivence a sans doute persuadé Emmanuel Macron qu'il avait un destin national dans la mesure où il se définissait comme le hérault du ni-ni (ni droite, ni gauche). C'est à dire d'une droite plus ou moins masquée.
Tout le reste appartient aux magazines qu'on trouve chez les coiffeurs ou dans les salles d'attente, c'est à dire du papier pour allumer le feu.
Néanmoins, il faut tout de même rappeler que François Hollande a su dignement faire face aux épisodes terroristes et qu'il a prononcé de beaux discours aux Invalides.
Mais cela ne l'excuse pas de la faiblesse de sa politique étrangère, restée confinée sous influence américaine, ni de son insignifiance européenne dans l'ombre de "la mère blafarde".*
Un plaidoyer pro domo n'est recevable que si il est le résultat d'un véritable examen de conscience, mais est-il conscient d'avoir abusé le peuple de gauche ?
Par ailleurs il n'est pas Cincinnatus.
* en référence au film "Allemagne, mère blafarde"