Cette journée du 10 mai 2016 restera sans doute dans les annales de la France comme une conjonction de toutes les politiques imaginées par les "élites" de la société des "honnêtes gens" pour que perdure la république bourgeoise européiste.
En effet, trois projets se sont trouvés, au même moment, en confrontation :
- le social-libéralisme, avec ce 49.3 dégainé par Valls et Hollande pour imposer leur "loi-travail"
- le statu-quo social-démocrate, défendu par tous les syndicats (excepté la CFDT) et une partie de la gauche afin de préserver les acquits sociaux arrachés au cours des luttes sociales depuis la Révolution de 1789.
- le libéralisme pur et dur, proposé par Juppé, dans la perspective de la "primaire" de la droite
Je fais volontairement abstraction du social-populisme de Marine Le Pen car il relève plus de la propagande ou de l'effet d'annonce que d'un projet politique étudié et mis au point.
Et la république universelle, fraternelle et sociale ? Elle reste aux abonnés absents.
Nous voilà donc dans ce XXIe siècle largement entamé, dans une situation de confusion idéologique et d'imbroglio politicien qui ressemble plus à une impasse qu'à un chemin de l'espérance. A moins qu'il ne s'agisse que de trouver les sorties de secours !
Comment un pays façonné par une aussi longue histoire, peut-il se trouver fourvoyé dans un tel cul de sac ?
Si l'on écarte délibérément le vent de paroles nauséabondes qui empuantit notre atmosphère, nous devons porter toute notre attention vers les symptômes porteurs d'avenir...
Voici un texte (inédit) de Jules Vallès que nous pourrions méditer :
"Il est des époques où personne ne tient dans sa main la foudre et ne peut à volonté la lancer ou l'éteindre, où les gouvernants ne sauraient à leur gré vendre une cité et trahir un pays. Si le ciel paraît être pour eux, il y a, dans les profondeurs de la foule, Caton qui est contre. Ce Caton-là, c'est la conscience d'un peuple qui tout bas se révolte et gronde. Quelques hommes, les premiers venus, se cherchent, se trouvent, se serrent dans un même sentiment de douleur et un même espoir de rébellion."