A l'instar du cinéaste Philippe Le Guay qui nous proposait en 2011, une savoureuse comédie jouée par Fabrice Luchini, Sandrine Kiberlain et Carmen Maura sur l'opposition entre le milieu des bourgeois friqués et empaillés dans leurs conformismes et la convivialité joyeuse de la communauté des bonnes espagnoles qui occupent les chambres du 6e étage, l'Euro 2016 de football vient de sacrer à notre détriment, un petit pays dont la vocation principale est l'émigration d'une partie de sa population qui ne trouve d'emploi que dans la domesticité.
Je ne me hasarderai pas sur le terrain du match car je suis incompétent et cela m'indiffère, mais je voudrais simplement faire remarquer que nous assistons, depuis un mois, à un déferlement de chauvinisme débile et incroyable, largement amplifié par tous les médias qui sont avides d'audience et que cette hystérie collective est officiellement manipulée par l'Elysée. Ainsi que par une classe politique déconsidérée, qui recherche désespérément une planche de salut dans la perspective des prochaines échéances électorales.
Dans ce tohu-bohu populaire qui permet, au premier degré, le sentiment du bien-être ensemble et la communion d'un espoir collectif, le foot est au deuxième degré, un trait d'union des nations qui devrait les conforter plutôt que de les opposer.
Par ailleurs, chaque équipe nationale ne comportant que 11 joueurs, on peut constater que les petits pays ont pu tenir la dragée haute à ceux dont la population est incomparabement plus nombreuse que la leur.
Il vaut mieux être Eder qui fait honneur à son pays plutôt que Barroso, vendu à Goldman Sachs !
Le destin peut parfois se déguiser en allégorie.