Pilori vient du latin médiéval "pilorium" = poteau ou plate-forme portant une roue sur laquelle on attachait le condamné pour l'exposer en public. C'est en tout cas ce qu'on peut lire dans le "petit Robert" si l'on s'interroge sur le mot.
Quelques siècles après cette coutume barbare,alors que notre société est lentement devenue une société démocratique où se déclinent les droits de l'homme et du citoyen,un pouvoir aux abois ne trouve rien de mieux que de stigmatiser certaines ou certains d'entre nous en les clouant au pilori. Que dire,que faire en pareille circonstance ? "Laisse aller,c'est une valse" dirait l'excellent Georges Lautner,qui nous a déjà donné une grille de lecture avec son "Flic ou voyou" et,bien sûr" avec ses "Tontons flingueurs". Mais en l'occurence,cette politique du pilori est inacceptable,odieuse,intolérable. Elle ne saurait être justifiée par le désir d'un homme de conserver le pouvoir,ni par la trouille qu'ont ses commensaux de perdre leurs places.
Si on peut,avec l'éminent historien Henri Rousso et notre imprécateur national,Jean-François Kahn,ne pas faire référence à Vichy lorsqu'il est question de l'Etat sarkozyen,on peut,comme le fait justement remarquer notre ami Lincunable,penser à une revanche de la droite pure et dure sur la "chienlit" de 1968 et les années Mitterrand (le seul,le vrai).
Cette politique du pilori n'est pas seulement une diversion des "affaires",ni même un contre-feu aux mauvais sondages. C'est le fer de lance du programme du candidat Sarkozy.
NB/ cette politique commence à porter ses fruits puisque l'UMP annonce qu'elle recueille de nombreuses adhésions