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Billet de blog 11 novembre 2012

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Le casque cabossé

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J'ai longtemps conservé cette coiffe d'acier, dérisoire, qui fût celle de mon grand-père paternel, artilleur à Verdun. Elle était censée protéger cet ouvrier de la guerre contre les hasards de la mort. Comme je n'ai pas le culte des reliques, j'ai du l'égarer au cours d'un déménagement.

Par contre ma mémoire reste imprégnée d'images cinématographiques qui sont pour moi les signaux de cette absurde boucherie infâme, dite "la der des ders", que fût la "grande guerre" 1914/1918.

Il y en a beaucoup. Mais je n'en retiendrai que cinq, pour symboliser les cinq doigts d'une main dressée vers le ciel...

"Les croix de bois" de Raymond Bernard (1931) d'après Roland Dorgelès. C'est dans ce film que Pierre Blanchar s'écrie : "Au secours ! On tue des hommes !"

"A l'Ouest rien de nouveau" de Lewis Milestone (1930) d'après Remarque. Au cours d'un engagement, des jeunes soldats allemands sont blessés. Ils seront tués les uns après les autres. Le dernier est atteint alors qu'il essayait de s'emparer d'un papillon.

"Les sentiers de la gloire" de Stanley Kubrick (1958) d'après Humphrey Cobb. Une offensive suicidaire ayant été décidée par le haut commandement et ayant échoué, un général décide d'en faire porter la responsabilité sur trois soldats, pris au hasard, qui seront fusillés pour l'exemple.

"Johnny got his gun" de Dalton Trumbo (1971) d'après son roman. La guerre a réduit un jeune soldat à l'état de tronc sans membres mais conservant sa conscience. Muré dans son silence, il réussit néanmoins à communiquer son désir d'être euthanasié...

"Le diable au corps" de Claude Autant-Lara (1946) d'après Radiguet. Avec Gérard Philipe et Micheline Presle. Je conserve l'image de cette séquence emblématique où le jeune amant de Marthe rencontre dans la rue son mari permissionnaire et lui demande du feu.

En cet anniversaire du 11 novembre 1918, je me rappelle ces films qui sont autant de cris pacifistes jetés comme des bouteilles dans un océan perpétuellement agité par l'esprit de destruction et la fureur aveugle des hommes.

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