C'était en 1957, à Pigott, dans l'Arkensas. Une productrice de radio découvre dans une prison un vagabond populiste, Lonesome Rhodes, qui a été incarcéré pour ivresse et tapage nocturne. Elle lui tend un micro et Rhodes conquiert les auditeurs par son langage brut et sommaire. Et le succès est tel que la télévision de Memphis l'engage ; il a un tel impact sur le public et une tel charisme que son ambition ne connaît plus de bornes.
Il dénonce les travers de la société, les sherifs corrompus, les contradictions et les aberrations du "système" ; il finit par susciter la création d'un corps d'élite réactionnaire, une sorte de "tea party"...
... Jusqu'au jour où, le micro étant resté ouvert par mégarde après l'une des ses prestations, il exprime tout son mépris pour la "populace" qui le suit dans un climat d'hystérie collective.
"Un homme dans la foule", magistralement interprêté par Andy Griffith, est un chef d'oeuvre car non seulement Elia Kazan (et son scénariste Budd Schulberg) ont su capter l'air du temps afin de réaliser un conte moral d'une férocité et d'une sagacité inouïes.
Un film prémonitoire qui annonce la vague du "trumpisme" : mythe du succès à tout prix, publicité ridicule, grossière et redoutablement efficace, dangers de la télévision qui privilégie les apparences, promeut les amuseurs publics et les bateleurs...
Démagogie tous azimuths, mysoginie, xénophobie et racisme !
Ce constat virulent est le désolant témoignage de la dérive démocratique qui est en train de gangréner les Etats-Unis avant de venir pourrir le vieux continent.
Comment ne pas saluer avec chaleur et enthousiasme la sublime prestation de Robert de Niro à propos de Donald Trump ?
On souhaiterait que l'une ou l'autre des stars françaises en fassent autant pour les crocodiles de 2017...
Les bêtes immondes ont de l'avenir.