L'accent circonflexe sur le e de pêcheur vient de se transformer en accent aigu par la volonté du gouvernement eurosceptique de la grande île qui vient de retirer sa candidature à l'Union Européenne.
En effet, Bruxelles refusant d'accorder à Reykjavik les quotas de pêche indispensables au bon fonctionnement de l'économie islandaise, le ministre des affaires étrangères de la république d'Islande, Gunnar Bragi Sveinsson, a déclaré aux Lettons qui président actuellement l'Union : " les intérêts de mon pays sont mieux servis en dehors de l'Union Européenne".
C'est ainsi que les héros de Pierre Loti viennent de commettre un péché de lèse-Europe : ils sont désormais les empêcheurs d'Islande !
Il n'y a donc pas que les pays de l'Europe du Sud qui renâclent à supporter le joug des fonctionnaires du Berlémont ; l'attitude islandaise me parait un élément important dans l'agitation voire la révolte des peuples du vieux continent face à cette construction technocratique qui est le fruit des contradictions économiques sinon des stratégies bancaires de l'oligarchie financière mondiale.
En réaction à cette mainmise capitaliste américaine sur l'Europe réduite à l'état de marché, il n'est pas étonnant de voir ressurgir ça et là des nationalismes qui prennent tantôt l'aspect du centre-droit (comme en Islande) tantôt la couleur bleu-marine (comme en France).
A moins que l'on conseille à Björk de faire comme Francis Cabrel, une retraite dans la cabane du pêcheur.
A tout péché miséricorde.