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Billet de blog 14 juillet 2015

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Une triade virtuelle

Aujourd'hui où l'on commémore cette magnifique et sublime fête de la Fédération qui eût lieu le 14 juillet 1790, il ne serait pas inutile de s'interroger sur la triade républicaine qui est inscrite au fronton de tous les monuments publics : liberté - égalité - fraternité. 

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Aujourd'hui où l'on commémore cette magnifique et sublime fête de la Fédération qui eût lieu le 14 juillet 1790, il ne serait pas inutile de s'interroger sur la triade républicaine qui est inscrite au fronton de tous les monuments publics : liberté - égalité - fraternité. Issus de la grande Révolution française et de la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen, ces trois mots sont censés constituer le socle triangulaire de notre démocratie.

Mais la bourgeoisie ayant récupéré à son profit un pouvoir que l'héroïsme des sans-culottes avait réussi à faire tomber, les mots en question seront l'enjeu des trois révolutions du XIXe siècle :

- celle de 1830, afin de retrouver cette liberté confisquée par Charles X, monarque absolu, aussi féodal qu'abscons.

- celle de 1848, pour accéder à l'égalité  après le règne d'un roi bourgeois qui avait favorisé de manière éhontée l'exploitation des travailleurs.

- celle de 1871, où la réaction patriotique populaire à la trahison des classes dominantes avait donné naissance à un désir incoercible de fraternité  dont la réponse fût une guerre fratricide, impitoyable, épouvantable. Le massacre des Communeux.

Que reste-t-il aujourd'hui de ces convulsions de l'histoire ? 

Quel est la valeur de l'héritage de nos admirables ancêtres ?

La liberté d'opinion et d'expression est assurée mais elle reste menacée par des lois qui pourraient être incontrôlables.

Les inégalités sociales se sont accrues mais restent néanmoins modulées par les acquis sociaux conquis de haute lutte par les syndicats et les travailleurs tout au long du XXe siècle.

Quant à la fraternité, elle reste un voeu pieux dans un pays où la xénophobie, les racismes et les communautarismes se développent comme du chiendent...La haine s'est incrustée dans la société.

Donc, en 2015, le bilan républicain est assez mince et pourrait même être considéré comme étant en régression depuis 1789.

La fête nationale, au lieu d'être la communion fraternelle de tout un peuple, est donc réduite à une célébration de l'armée.*

Celle des soldats de l'an II ? Non, celle des fonctionnaires d'une armée de métier.

* cf infra, mon commentaire qui estime que ce défilé militaire, décidé le 6 juillet 1880, précède de cinq jours l'officialisation de l'amnistie totale accordée aux Communeux, le 11 juillet 1880 ; alors que la première parade militaire avait lieu le 14 juillet sur l'hippodrome de Longchamp, Jules Vallès- l'exilé, remettait le pied sur le sol français.

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