Alors que Marion Cotillard et Raymond Depardon peuvent désormais, comme le prince héritier d'Arabie saoudite, arborer ce ruban rouge inventé par Napoléon pour récompenser les mérites respectifs des courtisans, j'aurais bien aimé consacrer ce 1 500e billet à un message d'espérance et de fraternité.
Malheureusement l'histoire de notre temps présent est délibérément médiocre, et me voici de nouveau dans le rôle du pourfendeur.
Ainsi comment rester indifférent lorsque la plus haute autorité du pays vient tranquillement vanter le bilan désastreux de son quinquennat en prétendant avoir fait 46 milliards d'économies et en déclarant qu'il "va laisser au terme de son mandat, une situation où il y aura moins de déficit et moins d'impôt pour les ménages et les entreprises", une affirmation qui relève sans doute de l'argutie comptable du technocrate épinglé pour mauvaise gestion par la Cour des Comptes.
En réalité, François Hollande, qui juge "moralement inacceptable" le recrutement de Barroso par Goldman Sachs, est dans le même panier. Après avoir abusé ceux qui avaient eu l'inconscience de voter pour lui en 2012, il a rejoint le camp des exploiteurs et des patrons et a conduit la république bourgeoise dont il est devenu le notaire, vers l'effacement de la nation française dans un conglomérat libéral européen à domination germanique.
Cette "France rabougrie" et éclatée dont il redoute les colères et les manifs, ces "populismes" qui l'effraient, il en porte la responsabilité.
Car on ne peut mentir impunément et si, comme Louis XVI qui écrivait dans son journal à la date du 14 juillet "Rien à signaler", il pourrait faire figurer dans le sien : "ça va effectivement mieux". Oui, Monsieur le Président, les profits des patrons ont augmenté, ainsi que le chômage et la pauvreté.
Dans quelques mois, l'oeil de Jaurès sera dans la tombe du parti socialiste et regardera Hollande.