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Billet de blog 14 août 2017

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Les cent jours

Cette expression, forgée par les historiens pour désigner le trimestre désespéré au cours duquel Napoléon a essayé de retrouver son trône, est utilisée aujourd'hui comme un chrononyme pour jauger la réussite potentielle des personnalités à qui le suffrage universel confie le pouvoir pour un mandat limité dans le temps...

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...et c'est ainsi que Charles-André Julien, conseiller spécial de Léon Blum, a posé le théorème de l'efficience d'une volonté réformiste : "la haute administration et les corps constitués n'autorisent les changements que pendant les cent premiers jours de la prise du pouvoir."*

Il faut ajouter aussi à cette inertie le poids de l'opinion publique qui était déjà perceptible en 1936 mais dont l'influence a peu à peu grandi en corrélation avec les moyens pour mesurer la température populaire et surtout, bien entendu, avec les sondages pratiqués par les instituts, de manière impartiale et honnête, ou bien orientés par les medias téléguidés par Jupiter...

Je n'aurai pas l'outrecuidance d'analyser les "cent jours" d'Emmanuel Macron puisque les politologues, économistes et observateurs éminents et distingués de Mediapart s'en sont chargés, mais je ferai néanmoins remarquer ceci :

- l'essentiel de l'action présidentielle a été concentrée dans le paraître.

- de l'eau bénite a été donnée pour "moraliser la vie politique".

- l'autoritarisme semble bien être la marque du nouveau "monarque républicain".

En juin 1871, les "cent jours" d'Adolphe Thiers s'achevaient sur le massacre des Communeux et la mise en accusation des survivants devant d'innombrables cours de "justice" chargées de les déporter ou de les bannir : c'est pourquoi  l'Assemblée monarchiste de Versailles finira par se convaincre qu'une république conservatrice et réactionnaire serait tout à fait idoine pour mater "la canaille" et préserver les nantis. Le "Thiers-Etat" valait bien la monarchie absolue : ce sera "la République des Ducs".

Cent quarante six ans après, le "turlupin" de l'Elysée s'apprête à entrer dans une zone de turbulence et il compte bien sur le panurgisme de l'électorat LREM pour le créditer d'une stabilisation du chômage consécutive à la reprise mondiale, et au puissant soutien des oligarchies financières afin que le capitalisme français ne manque pas son rendez-vous avec une croissance retrouvée.

A l'instar de ses modèles américains, il pourra ainsi instrumentaliser son sourire en couverture des magazines.

Comme le disait Virgile : "Audentes fortuna juvat !"

* dans mon film "La prise du pouvoir par Philippe Pétain"

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