En dépit de toutes les belles déclarations de la droite et de la fausse gauche après ces élections qui se sont soldées par l'élimination du FN à toute présidence de région, il n'est pas raisonnable de tirer d'ores et déjà un trait rageur sur environ 30% du corps électoral.
Et ce ne sont pas les propos amphigouriques sur les "valeurs" qui sont susceptibles de venir justifer la stigmatisation des millions d'électrices et d'électeurs qui ont mis dans l'urne un bulletin maudit.
Car le fait était prévisible* et aujourd'hui, il est là : le parti nationaliste vient de s'enraciner dans la réalité française et il s'est implanté partout, notamment dans tous les conseils régionaux où il va constituer une force de nuisance (358 élus).
Mais l'essentiel reste à comprendre et à traiter : il faut absolument changer de politique et aussi la manière de faire de la politique, sinon notre société périra engluée dans la technocratie des "élites", ou bien elle sombrera dans les eaux glacées du libéralisme sauvage.
La mandature populaire devrait être incompatible avec le carrièrisme. La démocratie implique le civisme et la vertu. Nous sommes les héritiers d'une longue histoire, celle du combat des Lumières contre l'obscurantisme.
La barbarie n'est pas seulement issue du fanatisme et du banditisme, elle peut aussi naître de l'exclusion, de la désespérance ou du mépris.
Ce n'est pas la gauche qu'il faut refonder, c'est la République.
* cf mon précédent billet, écrit après le permier tour des Régionales.