... Et la "passation élyséenne", méticuleusement organisée et orchestrée par le protocole, n'a fait que confirmer la suprématie de l'homme désigné par un système électoral biaisé, pour le couronnement républicain quinquennal. Il en est ainsi avec ce régime qui a été inventé et mis au point pour "le premier des Français" comme l'avait appelé le président René Coty afin qu'il devienne "le premier en France".
Mais les successeurs du général de Gaulle ne sont pas issus de la tragédie historique, ils ne sont pas des héros de Corneille. Ils sont les avatars des jeux politiciens ou le résultat d'une cooptation des choix oligarchiques qui ont privilégié le "rebranding"*.
C'est le cas d'Emmanuel Macron, jugé parfait "homo politicus néolibéral", vigoureusement poussé par deux vagues qui se sont conjuguées en sa faveur : celle du "dégagisme", et celle du "jeunisme".
Il ne lui restait plus qu'à revêtir les habits de lumière : c'est chose faite depuis hier où le nouveau César a passé en revue ses cohortes et ses centurions, donnant ainsi à son sceptre cette couleur de l'uniforme militaire dont la "mauvaise" république s'est drapée depuis sa re-naissance en 1871, sous la férule de Thiers et de Mac-Mahon, les massacreurs de la "bonne" république, celle qui était enfin devenue démocratique et sociale comme la souhaitaient les Communeux.
D'ailleurs, en dehors des postures régaliennes et militaristes du nouveau "chef des armées" (remontée des Champs Elysées en command-car, marche consulaire, coups de canon, etc ) les deux discours que l'on a pu entendre dans le salon d'honneur de l'Elysée, confirmaient si besoin est, la nature véritable du pouvoir installé : un pouvoir de classe, bourgeois, protecteur des "honnêtes gens".
La République du CAC 40 et des Rafales.
Le sabre et la Bourse.
* refonte d'une image de marque pour la rendre plus attractive