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Billet de blog 15 juin 2017

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Les chemins de l'émancipation

"En politique, quoi qu'en disent les gens graves, il n'y a que des présents. C'est à chaque instant que se renouvellent les liens de la servitude inégalitaire ou que s'inventent les chemins de l'émancipation". Cette phrase, extraite de la 4e de couverture du petit livre de Jacques Rancière, intitulé "En quel temps vivons-nous ?" devrait faire entrer un peu d'air frais ...

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...car nous risquons d'être confinés pour longtemps dans cette maison bourgeoise aux volets clos où on va passer la paille de fer sur les parquets, où on va épousseter les meubles et chasser les toiles d'araignées, et où on va changer le coffre-fort pour un modèle numérisé.

Ainsi la bonne société bien-pensante a-t-elle conduit à l'équarrissage ses vieux chevaux fourbus afin d'élever des yearlings susceptibles de remporter un jour ce "prix du Président de la République" qui est la récompense suprême des propriétaires...

Sous ce nouveau Consulat qui a pour ambition la transformation de la France en société anonyme à capitaux variables afin que l'enrichissement soit désormais l'horizon radieux que l'on indique aux jeunes générations, quel va être le sort des laissés-pour-compte, des exploités, des humiliés, des esclaves de toutes natures ?

Comme ils n'auront plus voix au chapitre dans les structures qui sont censées être représentatives des "forces vives de la nation", ils seront réduits à arpenter les rues avec banderoles et pancartes ; ils gueuleront leur colère et leur désespoir. En vain.

Lors des funérailles du journaliste Victor Noir, assassiné par un cousin de Napoléon III, le 10 janvier 1870, une foule énorme de plus de cent mille personnes, hurlait sa haine des Bonaparte et du pouvoir absolu. Elle aurait pu s'insurger mais elle aurait été massacrée par les forces de la police impériale qui avait été mobilisée pour cela. Fort opportunément, quelques personnalités éminentes (Henri Rochefort, Charles Delescluze et Jules Vallès) la dissuadèrent de passer à l'action car ils avaient bien compris qu'il était absolument nécessaire de changer les mentalités avant d'espérer quelque changement dans la société ou quelque rupture. L'histoire leur donnera raison.

Cent quarante sept ans après, nous sommes dans la même situation d'impuissance légale et de dépendance car la république bourgeoise de 2017 qui est l'héritière des "honnêtes gens" et des "gens de bien(s)" de Versailles, a tous les atouts en mains et ne saurait être renversée.

Reste le "moment Communeux"  qui est probablement l'un des repères salutaires que nous devons prolonger puisqu'il nous oriente vers la gestion des communs, c'est à dire vers une révolution culturelle libertaire, écologique et fraternelle. Vers une république sociale.

Car il n'y a ni sauveur suprême ni homme providentiel...il n'y a ni Dieu ni maître.

Soyons enfin des êtres humains à part entière.

Nous sommes le pouvoir !

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