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Billet de blog 15 octobre 2016

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Yoyo nous a quittés

Pierre Etaix que le grand public a boudé, savait pourtant faire rire, mais il savait déclencher l'hilarité proprement et mimétiquement ; il fut l'héritier de Max Linder, de René Clair et de Jacques Tati, dont il avait été le gagman et l'assistant

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A l'instar de Jerry Lewis, il savait tout faire et il s'était produit au cabaret, au music hall, au théâtre, à la télévision, et au cinéma pour lequel il signa une demi-douzaine de films, la plupart conçus et co-écrits avec mon ancien condisciple de St Cloud et ami Jean-Claude Carrière.

On se souvient du "Soupirant" (en 1962), de "Yoyo" (en 1964), "Tant qu'on a la santé" (1965), "Le pays de cocagne" (1971) ainsi que de "L'âge de Monsieur est avancé" dont il fera une pièce de théâtre...

Mais il est immortalisé par Yoyo, ce clown timide et maladroit qui est un peu le cousin de Buster Keaton ou de Harry Landon.

Car Etaix avait particulièrement bien assimilé la leçon du burlesque américain ; il en donnera une adaptation française poètique, notamment avec "Le soupirant" qui a beaucoup de charme, de sensibilité, mais aussi de force comique.

Il était considéré comme "un cas" par ses pairs : il faisait incontestablement rire les salles obscures et, malgré cela, le public le boudait et s'en détachait peu à peu...

Tant et si bien qu'il se replia sur le cirque, avec son épouse Annie Fratellini. Ils fondèrent une "école du cirque" et Yoyo se produisit sur la piste aux étoiles.

En réalité Pierre Etaix a été victime du brusque engouement du grand public pour la nouvelle vague vulgaire, triviale et grimacière des amuseurs publics largement diffusés et popularisés par les médias : un comique verbeux basé sur les accents et l'imitation.

Il a subi le même sort que celui de Jerry Lewis aux USA : le propre de l'homme est devenu sale.

Une chance manquée pour notre cinéma.

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