Le geste héroïque de cet étudiant en histoire, qui me semble tout à fait comparable à l'attitude des Fédérés communeux des barricades de la Semaine sanglante de 1871, a été repris plusieurs fois dans l'histoire de l'oppression des hommes tout au long du XXe siècle, et aussi récemment par Mohamed Bouazizi le tunisien, qui a marqué le début du printemps arabe...
Or ce même phénomène vient de concerner la République française, en cet automne 2019 à Lyon, sous le quinquennat d'un jeune bourgeois ambitieux et pétri de certitudes néolibérales, en tirant la sonnette d'alarme d'une société qui est au bord de l'implosion.
Mais non, dit le pouvoir et ses affidés "marcheurs", l'immolation pas le feu du jeune Anas K. n'a aucun caractère politique, il s'agit d'une affaire privée sans aucun rapport avec la situation d'extrême précarité que subissent les étudiants : tous les compte-rendus journalistiques et toutes les enquêtes prouvent le contraire !
Ce qui me semble particulièrement important dans cet événement tragique, c'est le cri d'une jeunesse désespérée face à un avenir hermétiquement verrouillé par la pieuvre capitaliste et terriblement menacé par la dégradation de la planète.
Une société où peut se produire un acte de cette nature , un régime qui laisse induire un suicide public... sont condamnés à l'opprobre de la conscience humaine !
Lorsque j'ai posté les premiers billets de ce blog en 2009, j'avais encore des illusions et des espérances, un peu comme le "bachelier Jacques Vingtras" de Jules Vallès dans les années 1860, lorsqu'il battait le pavé de Paris sous le Second Empire.
Dix ans après, le blogueur "bachelier" n'aspire plus qu'à une chose :
être un "insurgé"...